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Gin Fizz
20 avril 2007

Déjà...

gateau_1Hé ben mes petits loulous, on dirait pas comme ça, mais mine de rien, ça fait déjà un an aujourd’hui que je vous raconte mes aventures passionnantes de pétasse parisienne râleuse et névrosée (ça, c’est de l’autoportrait !).
Un an, 138 billets, et quelques 3726 commentaires plus tard (ce qui nous fait quand même une jolie moyenne de 27 com’ par billet), me voilà devant mon écran, à me demander ce que je vais pouvoir vous écrire.

Je pourrais vous dire « ce blog, c’est une aventure formidable, c’est parti de rien, un coup de tête, comme ça, je ne savais même pas ce que j’allais y raconter, et aujourd’hui c’est comme une drogue, presque une thérapie, le rapport avec les lecteurs est tellement riche, tellement intense »… mais en fait, non. Parce que vous pourriez prendre la grosse tête.

Je pourrais vous dire « ce blog, bien au-delà du simple échange textuel, m’a permis de faire de très belles rencontres, virtuelles et réelles, de lier des liens avec des personnes que je n’aurais sans doute jamais croisées par ailleurs »… mais en fait, non. Parce que les personnes en question le savent déjà, et les autres s’en contrefoutent.

Je pourrais vous dire « ce blog, c’est mon premier pas vers la gloire, le succès et le star system. Déjà quatre manuscrits en route chez l’éditeur, un contact avec un producteur pour l’adaptation télé d’une série dérivée, et une grosse hésitation entre Marion Cotillard et Emmanuelle Béart pour jouer mon propre rôle »… mais en fait, non. Parce que Emmanuelle Béart, franchement, c’est limite. Je suis beaucoup mieux gaulée qu’elle.

Faisons simple. Quelque part, je me dis juste que… bon… vous et moi, ça fonctionne plutôt bien, non ? Alors… je vous en remets une petite part ? :)

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2 mai 2007

Petit manuel à l’usage des garçons qui ne comprennent pas bien les filles – chapitre 7

Les filles au restaurant

resto_5Et bien, jeune homme, qu’ouie-je ? Tu pensais en avoir fini avec les leçons et exercices du désormais mondialement célèbre "Petit Manuel à l’usage des garçons qui ne comprennent pas bien les filles" ? Oh que non, mon ami, oh que non. Il te reste bien du chemin à parcourir avant de maîtriser sur le bout des doigts les principes de pensée et de fonctionnement de ces créatures obscures mais si délicieuses que sont les Filles… (Comment ? pas objective, moi ? Rhooo, je t’en prie…)
Si tu le veux bien (en même temps, tu n’as pas trop le choix, je dirais), penchons-nous aujourd’hui sur un chapitre à hauts risques : les filles au restaurant. Action.

Contrairement aux apparences, une fille au restaurant, en fait, c’est archi simple. Il te suffit de maîtriser deux ou trois principes de base pour t’en sortir haut la main. Commençons par le début : le moment de la commande.
Dans sa grande complexité légendaire, une fille pourra parfois avoir du mal à choisir entre plusieurs plats. D’où son ingénieuse idée d’en choisir un, et de tenter de te faire commander, à toi (oui, toi) l’un de ceux qu’elle voudrait aussi, pour que vous puissiez innocemment « faire moit’-moit’ ». Là, attention, danger. Je te le dis, jeune homme, tu as tout intérêt à te démerder pour commander le même plat qu’elle, parce que de toute façon, elle préfèrera ce qu’il y a dans ton assiette. C’est mathématique.
Faut dire qu’entre ses haricots verts fadasses et tes bonnes frites huileuses, franchement, elle serait conne d’hésiter aussi. Mais bon, puisqu’au moment de la commande, elle a voulu « faire sa fille » et prendre la garniture light, il ne tient maintenant qu’à toi de jouer le mec galant amusé ou le type saoulé qu’on vienne lui bouffer tout son plat. Tout dépend de comment tu envisages la suite de la soirée, j’ai envie de dire. Je ne te fais pas de dessin, si ?

Le moment du dessert est également toujours un bon test. Si elle craque sans complexe pour le fondant au choco supplément chantilly, ça en dit long sur son appétit de la vie (ou alors, son risotto aux champignons était franchement dégueu et elle a encore grave la dalle). Pour autant, ne tire pas tout de suite la tronche si elle opte pour le fromage blanc ou la salade de fruits. Ok, c’est légèrement moins funky, je te l’accorde, mais c’est peut-être au prix de ce sacrifice gourmand qu’elle pourra encore fermer son jean slim taille 36 en sortant du resto. Ah ouais, pas con, comme idée, hein ?

Parfois, elle se risque à un « on partage un dessert à deux ? ». Là, je te vois venir. Au début d’une relation, ça te fait sourire, genre « elle est trop mignonne, elle veut bien faire cuillère commune avec moi ». Du coup, tu la laisses choisir ce qu’elle veut (même un fromage blanc ou une salade de fruits pas funky), ravi de passer pour le mec trop cool de la life.
Après quelques mois passés ensemble, en revanche, ça vire plutôt au « mouais, c’est ça, j’la connais l’arnaque, elle va tenter de me refiler son tofu au nutella, mais même pas en rêve ! ». A toi de choisir l’attitude approprié. Soit c’est dessert chacun pour soi (qu’elle se débrouille avec son tofu-truc bizarre, là. Pour toi, c’est Banana Split !), soit tu acceptes de partager, mais dans ce cas-là, ne bougonne surtout pas tout seul devant l’assiette commune. 

A un moment donné arrive fatalement la phase « pipi room ». Parce que tu le sais comme moi, une fille, ça a besoin de faire la vidange toutes les deux heures, au minimum. Si vous êtes au resto en tête-à-tête, ce sera pour elle le prétexte à un petit raccord maquillage/brushing/rien entre les quenottes ?/tout est nickel/je suis une bombe/j’assure à mort. En gros, si il n’y a pas de miroir dans les toilettes, elle est super mal.
Si vous êtes en groupe, sache que la fille se déplace au pipi room uniquement par groupe de deux. Soit pour échanger confidences et ragots de pétasses (ex : « je sais pas où il l’a trouvée, sa Sonia, mais y’a pas que son décolleté qui manque de profondeur ! »). Soit parce qu’elles se font copieusement chier et préparent en douce un plan B pour filer après le dessert. (Ouais, je sais, ça fait mal d’entendre ça, mais faut t’y faire, ça arrive. En même temps, ça dépend en partie de toi et de ta conversation aussi, alors bon…).

Allez hop, travaux pratiques, tout de suite. Et ne sèche pas, cette fois. Je t’ai à l’œil.

Exercices pratiques
Difficulté * : Propose-lui toujours de goûter tes plats. Non, pas avant toi, pour voir quelle tronche elle tire. Et pas non plus après lui avoir dit que tu ne trouvais pas ça bon. Parce qu’une phrase du genre « j’trouve pas ça terrible, ça a un léger goût de chaussettes, tu veux goûter ? », c’est moyen-moyen, pour lancer une discussion passionnée, si tu veux mon avis.
Et si elle te propose de goûter son plat à elle, souviens-toi du sens des proportions. C’est pas parce qu’elle fait six bouchées d’un morceau de viande que tu avalerais en moins de deux qu’il faut rafler la moitié de son assiette comme un morfale. Vu ?

Difficulté *** : Abstiens-toi de tout commentaire sur ses choix durant la commande. Pas de « tu vas pas prendre des pâtes ? », parce que 1- et pourquoi pas, d’abord, si elle a envie ? et 2- ça pourrait être très mal interprété (sous entendu ‘ça fait grossir’). Pas non plus de « pfff, aller au resto pour prendre du poulet… », parce qu’à ce rythme-là, effectivement, bientôt, on n’ira plus jamais non plus en terrasse se prendre un coca-light vu que c’est vrai, c’est con, y’en a dans le frigo à la maison.
Seule exception : si elle te dit « oh ben on va pas commander la même chose, quand même, c’est dommage, autant goûter deux trucs différents ». Là (et seulement là, jeune homme, entendons-nous bien), tu as le droit de lui laisser comprendre finement que comme au bout du compte, elle préfèrera ce qui est de ton côté de la table, mieux vaut qu’on s’en tienne au choix de départ, tant pis si c’est deux fois le même.

Hors concours : Quoi… Comment ça, « et qui paye la note à la fin ? ». Ah ben là, mon petit père, c’est à toi de voir, en fonction de tes envies et de tes finances, hein. J’écris un manuel pour t’aider à "mieux comprendre les filles", pas un "petit guide du savoir vivre en société" non plus, ho.

29 mai 2007

Mission commando # 2 : Faire semblant de bosser sans se faire repérer par BigBoss

glander_1Agent GinFizz, votre nouvelle mission, si vous l’acceptez, est de vous infiltrer dans les locaux de la société NotSoFunky Inc. et d’y passer une journée en compagnie de collègues et de BigBoss, à prétendre travailler en faisant allègrement tout autre chose. Le temps réel de travail ne doit pas dépasser 2 % de votre potentiel. Ceci est une mission de haute confiance. Discrétion absolue nécessaire sur le terrain. Si vous veniez à vous faire prendre, l’Agence nierait avoir eu connaissance de vos actes. Ce message s’autodétruira dans cinq secondes.

Compte-rendu de mission :

La cible : Locaux de la société NotSoFunky Inc. : moquette grise, murs blancs sales, meubles en kit Ikéa, trois plantes qui se battent pour savoir laquelle a la plus sale gueule. Imaginez le bureau de poste de Bondy un lundi matin pluvieux de novembre 1987, rajoutez-y quelques gars en costard, et vous avez le tableau.

Les forces en présence : A l’étage en question, entre les pauses pipiroom, machine à café, clope sur le trottoir et appel perso depuis le portable, évaluation des "troupes potentiellement à risque" à 15 individus, avec delta de plus ou moins 3.
Et BigBoss, évidemment. Qui ne fume pas, ne pisse jamais, a une Nespresso dans son bureau et téléphone de sa ligne privée payée par la boîte…

L’objectif : Se la couler douce une journée entière aux frais de la princesse (la princesse étant pour l’occasion déguisée en infâme mecton grassouillet et postillonnant cravaté de rouge).

L’ennemi : Le/la stagiaire fouine qui veut se faire bien voir et furète dans tous les coins pour tout connaître de la vie de l’entreprise (c'est-à-dire : officiellement : qui s’occupe de quel dossier / officieusement : qui couche avec qui).

Le matos : Post-its, stylo quatre-couleurs (ça fait toujours sérieux de changer de couleur pour souligner « rappeler M. d’urgence », même si M. signifie maman), dictionnaire français-anglais (pour fignoler ma demande en mariage en V.O. à Hugh Grant) et clé USB (pour rapatrier chez moi tous les mp3 que je vais télécharger du bureau)…

Stratégie offensive :
- Griffonner plein de post-its à disséminer partout autour de son écran d’ordinateur : liste d’abréviations ou chiffres pouvant faire penser à des téléphones ou des références de dossiers (BigBoss n’est pas obligé de savoir que ce sont les chiffres à jouer au loto ce soir). Voire, piquer des post-its déjà rédigés aux voisins autour de moi, histoire de varier les écritures pour crédibiliser la chose. Ok, ils n’auront plus cet aide-mémoire sous les yeux, mais ils n’avaient qu’à faire leur boulot avant, aussi…

Stratégie défensive :
- Programmer mon portable pour appeler directement la ligne de mon bureau et apprendre à m’en servir discrètement : pratique pour envoyer bouler Michel qui demande des justificatifs de dépenses sur les dernières notes de frais. « Ah, excuse-moi, j’attends un appel très important de l’étranger pour le dossier RelouSaRace ». Décrocher en prenant un air grave et affecté, hocher la tête toutes les deux secondes en triturant nerveusement un Bic. Et hop, Michel retourne dans son bureau, et je peux reprendre peinard la lecture des blogs et la commande des billets de train.
- Avoir toujours sous la main (sur ordi ou sur papier) un tableau rempli de chiffres très compliqué à lire : plonger illico dessus en cas d’entrée intempestive de BigBoss dans le bureau et prendre l’air archi concentrée (limite ne pas répondre s’il vous adresse la parole, genre ‘je suis méga over concentrée dans mes chiffres là, je t’entends même pas, coco’). Attention, une fois, deux fois, ça passe. Au bout de trois coups, changer de tableau, sinon BigBoss risque surtout de se demander si je n’ai pas un Q.I. de flamby mal démoulé.

Pièges à éviter :
- Le post-it « liste des courses », légèrement facile à griller par BigBoss (non, personne n’avalera que Pampers et Ketchup sont les codes clients des dossiers nouvellement rentrés. Faut pas pousser mémé etc etc…)
- Le collègue rebaptisé « super glue 3000 », qui va effectivement m’empêcher de bosser, mais aussi de me la couler douce, avec sa tchatche « ma vie, mon œuvre, mes ambitions et mon dimanche chez Lapeyre et Leroy Merlin » en flux rss.

Situation critique : Le moment fatidique où Super Glue 3000, en plus de me raconter que le petit dernier fait ses dents en ce moment et que Gisèle n’en peut plus de ne pas dormir bla bla bla, commence à trifouiller machinalement mes affaires sur le bureau, se permet des commentaires sur ma façon de classer les factures, et insinue que mon rangement n’est pas forcément le plus efficace, "parce que lui, à ma place, il aurait…"

Pour s’en sortir, la réplique qui tue : « Tu n’aimes peut-être pas ma façon de trier les dossiers, mais moi, j’aime pas ta gueule. Comme ça, on n’a qu’à dire qu’on est quitte ! »

Bilan : Lu mes blogs préférés, répondu aux commentaires sur le mien, checké promo billets d’avion vacances d’été, fait shopping par correspondance, cherché nouvel appart, pondu au moins douze mails persos et transféré trois blagues débiles, fait liste des courses, pris rdv véto chat, épilation jambes et ophtalmo, sympathisé avec Marc du premier étage, renoué contact avec Muriel à la compta, arrosé la plante, nettoyé mon écran d’ordi, éclusé tout mon stock de brouillon en avion papier, retrouvé sur marmiton.org la recette du tiramisu aux fruits rouges et classé mes MP3 par ordre de préférence.
Ma note : 18 / 20, avec les félicitations de l’Agence. Peut difficilement faire mieux… sans me faire virer.

Fin de transmission.

11 juin 2007

Vingt mille lieues sous la mousse

bain_2Il doit me manquer un gène, je ne vois que ça. Pourtant, j’ai tenté l’expérience, hein. Plusieurs fois, même. Mais y’a rien à faire : j’aime pas les bains. Enfin, en y regardant de plus près, ce sont surtout les bains qui ne m’aiment pas. Et c’est pas faute d’avoir joué le jeu…

Je vous raconte ma vie deux secondes : chez moi, j’ai ce qu’on appelle une baignoire-sabot. Vous savez, cette espèce de truc infâme mi-douche, mi-bac à glaçon géant. Je sais même pas comment on ose encore appeler ça une « baignoire », mais bref, passons. Bon… Etant une fille qui aime les expériences inédites (jusqu’à un certain point, hein, je précise), j’ai essayé, quand même, d’y prendre un bain. Ouais. Un jour de bonne volonté, je me suis dis comme ça « allez hop, on y va, en route pour l’aventure, attrape ton Monsavon douceur pomme-vanille, on va s’faire un p’tit bain j’te raconte que ça ! ».
Bon ben non en fait. Le côté « jambes à l’air qui dépassent des deux côtés dans l’air froid », j’ai pas trouvé ça génial, bizarrement. En même temps, vu que le principe d’un bain, c’est de se détendre, si je dois faire de l’origami avec mes gambettes pour pouvoir tenir dans une baignoire taille minipouce, c’est pas trop la peine non plus.

Faut dire que j’arrive jamais à régler convenablement la température de l’eau, aussi… Un coup c’est froid comme la Manche en novembre (tu parles d’une détente !), un coup c’est brûlant comme l’eau bouillonnante qui n’attend plus que les coquillettes (même pas envisageable d’y tremper un quart d’orteil). Je passe donc mon temps à rajouter eau chaude ou froide selon le cas, et trois plombes plus tard, je peux enfin espérer poser mes fesses au fond de ma baignoire. En gros, faut prévoir un créneau horaire d’environ deux heures rien que pour faire couler le machin.

Bon. Et après, quoi ?

Ben après, j’me fais chier.

Sérieux. C’est là mon second grand problème : je ne sais pas m’occuper dans un bain.

Lire ? J’arrive jamais à bouquiner tranquilos. Le magazine est trop grand, il trempouille dans la flotte, gondole, double de volume, les pages collent entre elles. Le bouquin, pour peu que j’y tienne, me demande des efforts surhumains pour survivre à une hauteur respectable au dessus du niveau de l’eau. Et puis j’ai les bras qui fatiguent à force.

Jouer avec la mousse ? Ok, super. Je veux bien avoir six ans l’espace de deux minutes, mais y’a que dans les pubs Obao que les nanas s’éclatent à souffler sur la mousse avec une bouche en cœur. En vrai, c’est vite relou.

Ecouter de la musique ? booooof. Le bain, pour moi, ça rime avec silence et zen, me demandez pas pourquoi.

Ne rien faire ? Heu… c’est con mais j’y arrive pas. En tout cas, pas dans une baignoire. Autant sur la plage ou dans mon plumard, je suis championne de « glandage du rien du tout », autant dans la flotte, c’est niet.
A part regarder mes doigts se friper doucement, je vois pas. Et puis tiens, entre nous, franchement, le look papier crépon à la sortie du bain, c’est moyen glamour, hein. Nous vanter les mérites de la peau douce et satinée d’un bain aux huiles essentielles, et ressortir avec la gueule d’une vieille guirlande de kermesse fabriquée maison, je voudrais pas dire, mais ça pue l’arnaque à mille bornes quand même.

De toute façon, même si je le voulais, y’aurait même pas moyen d’être peinard. Mon débile de chat claustrophobe ne supporte pas d’être enfermé dans une pièce. Si je l’enferme avec moi dans la salle de bain, il va gratter à la porte et miauler à m’en faire péter les tympans. Si je l’enferme à l’extérieur, vous pouvez parier trois kilos de whiskas que c’est précisément à ce moment-là que mademoiselle voudra faire sa crotte dans sa litière, située – dois-je vraiment le préciser ? – à deux pas de ma baignoire.

Alors franchement, si toute cette mascarade autour du bain, c’est pour en ressortir aussi tendue qu’un string à Rio, même pas la peine…

29 octobre 2007

Singin' in the rain

pluie_4Singing ? Heu… moui… bof, quand même, hein. Parce que la pluie, moi, je déteste. Mais alors, bien comme il faut !

Je déteste partir de chez moi aspergée de Chanel et arriver au bureau en ayant l’impression de sentir le vieux chien mouillé.
Je déteste les odeurs de K-way et de parkas humides amplifiées par la foule du métro bondé.
Je déteste ne pas réussir à tourner les pages de mon journal gratuit parce qu’elles sont toutes collées par l’humidité et la pluie.
Je déteste la petite bruine insuffisante pour sortir son parapluie, mais suffisamment casse-bonbon pour foutre en l’air mon brushing.
Je déteste avoir le maquillage qui coule, l’air d’un raton-laveur, et le cheveu tout raplapla.
Je déteste me prendre le parapluie des autres dans la tronche. Surtout celui des gens plus petits que moi, qui atterrit pile dans mon œil.
Je déteste cette petite goutte vicieuse qui a su trouver la faille dans mon écharpe enroulée, et qui glisse lentement mais sûrement le long de mon cou.
Je déteste avoir l’air d’une gourde avec mon sac-cabas Vanessa Bruno qui ne ferme pas, et tous mes trucs à l’intérieur qui se détrempent comme Jack et Rose sur le Titanic.
Je déteste mon nouveau jean "Dark Blue" qui déteint comme un con, me dégueulasse tout mon imper beige et mes fait les mains look Schtroumphette.
Je déteste avoir l’impression que la moitié de mon salaire est destiné à enrichir les fabricants de parapluie, rapport au fait que je les perds ou les oublie systématiquement où que j’aille.
Je déteste les bourrasques de vent qui renversent mon parapluie et lui donnent un air pitoyable au bout de trois utilisations (Mary Poppins, sérieux, comment tu fais pour garder un parapluie intact plus de deux semaines ?)
Je déteste me retrouver avec le bas du pantalon moucheté de tâches grises parce qu’un connard de bus a roulé trop près du trottoir.
Je déteste les gens qui s’obstinent à marcher sous les stores des cafés ou des magasins alors qu’ils ont déjà un parapluie pour se protéger.
Je déteste aussi marcher malencontreusement pile à l’endroit où le store en question déverse tout son trop-plein d’eau : effet Aquasplash garanti.

Y’a juste un truc que j’aime, avec la pluie. Et ça me prend parfois, comme ça, sans crier gare. Je vous le dis, mais personne n’a le droit de se moquer, hein ? Bon…
J’adore faire ma Mimi Cracra, sauter partout dans les flaques avec de vieilles bottes en plastique colorées, et patauger dans la gadoue, la gadoue, la gadoue, la gadoue… (Genre j’ai sept ans. Oui, et alors ?)

Et vous, la pluie ?

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5 novembre 2007

Par ici la (p'tite) monnaie

tirelire_3Quand j’étais petite, il y a un bail hier donc, mon passe-temps favori, en dehors d’enquiquiner mes frangins et de mater Princesse Sarah à la téloche, c’était de compter et de recompter tous les sous-sous accumulés dans ma tirelire. Je faisais des petites piles avec les pièces de vingt centimes d’un côté, les cinquante centimes de l’autre, etc. Ca faisait des grandes tours dorées de toutes les tailles, c’était super. Un vrai Manhattan pour mes Playmobils (que je n’avais pas, parce que j’ai toujours préféré les Lego, mais passons). Parfois, l’une des tours se cassait la gueule, et je faisais semblant de râler parce qu’il fallait que je recompte tout de zéro pour être bien sûre de ne pas me tromper de cinq centimes. Mais en vrai de vrai, j’adorais ça, compter mes pièces. Ah ça oui, en ce temps-là, je savais m’amuser, y’a qu’à voir.
Et n’allez pas en déduire que j’étais radine comme un Picsou en boucles d’oreille, hein. Parce qu’une fois que mes tours de pièces atteignaient les sommes folles de… pfiouuu… au moins trois francs, je fonçais à la papeterie du coin m’acheter des gommes Hello Kitty et des stylos qui écrivent en rose et sentent la guimauve. Le rose, c’était plus joli pour faire des ronds sur les « i », à la place des points.

Pourquoi je vous raconte ça ? Parce que l’autre jour, en rangeant un peu les tréfonds poussiéreux de mes placards, j’ai retrouvé un petit porte-monnaie plein de ces pièces de centimes de francs. Des pièces jaunes, sales et ternies par le temps, qui n’auront pas survécu au passage à l’euro. Parmi elles traînaient également quelques pièces de monnaie étrangère, vestiges de périples plus ou moins exotiques du temps jadis.
Passée la vive émotion (environ trois secondes trente), j’en suis bizarrement venue à la conclusion que, peu importe qu’on parle francs, euros ou même pesetas, une seule question métaphysique demeure : ces foutues petites pièces de centimes, finalement, elles chercheraient pas à nous empoisonner la vie plus qu’autre chose ?

C’est vrai, quoi. Apparemment, ça ne leur suffit déjà pas de déformer nos poches de vestes et nos porte-monnaie, de traîner au fin fond de nos sacs, et de remplir inlassablement tous les vides-poches qui traînent sur les étagères et les meubles d’entrée des appartements (accompagnées des restes de vis de meuble Ikéa qu’on a pas su où coller au montage mais qu’on garde quand même, sait-on jamais).

Non, faut aussi qu’elles nous restent sur les bras quand on rentre de voyage à l’étranger. Je suppose que comme moi, si vous grattez vos fond de tiroirs, vous vous retrouverez à la tête d’une sacrée collec’ de vieux rogatons monétaires en tout genre (quelques drachmes grecques, trois ou quatre pesos mexicains, un quarter américain et une flopée de pennies british) dont vous ne saurez absolument pas quoi foutre, si ce n’est 1- tenter de les refiler subrepticement à la machine à café du bureau, 2- tenter de les refiler subrepticement à la quête de la kermesse de l’école du petit dernier. (Hé ben bravo…)

Bon. Pour les pièces étrangères, admettons. Parfois, ça passe comme une lettre à la poste. J’dis ça comme ça, juste pour info, mais la pièce de cinq pesos de République Dominicaine ressemble à s’y méprendre à une pièce d’un euro. (Monsieur le policier, ne lisez pas ces lignes, s’il vous plait).

Mais pour les centimes d’euros, comment est-ce qu’on gère ? Hein ? Vous avez une solution, vous ?

Moi, perso, j’ai feinté. Je me suis racheté une super tirelire, pour y "ranger" toutes ces petites pièces qui m’encombraient. Sachant pertinemment que jamais de la vie je ne me pointerai chez mon banquier avec mon cochon plein sous le bras pour lui dire "dites, vous m’échangeriez tout ça contre un joli billet de cinq euros ?". J’ai ma dignité, merde.

Oui, enfin… pas tant que ça.

Un jour, étant vraiment à court de monnaie, j’ai osé piocher dans ma tirelire magique pour en obtenir de quoi acheter une baguette de pain. Je me sentais déjà conne à compter mes piécettes comme une malheureuse, mais c’était peanuts à côté du regard ahuri que la boulangère m’a jeté quand je lui ai lâché ma grosse poignée de monnaie sonnante et trébuchante. J’ai attrapé ma baguette et filé sans demandé mon reste, pendant que l’autre braillait "ah mais qu’est-ce qu’elle me fait celle-là ?". En même temps, faudrait pas qu’elle la ramène trop, parce que j’ai été plutôt sympa, je trouve : je n'ai pris que des pièces de vingt et de dix, et je lui ai évité les petits machins orangés merdiques, là.
Mais résultat des courses démontré noir sur blanc par A + B : payer avec des centimes, c’est un peu la mission commando que je ne conseille pas aux âmes sensibles. D’ailleurs, dans l’histoire, c’est simple, j’ai perdu une copine boulangère, puisque je n’ai jamais osé remettre les pieds là-bas.

Donc, je repose ma question, monsieur le Juge : ces pièces de centimes à la con, j’en fait quoi ? Parce que j’ai passé l’âge d’acheter des gommes Hello Kitty avec, figurez-vous !
Enfin, je crois…?

23 novembre 2007

Le dernier métro

m_tro_1Dixième jour de grève. Dixième jour sans métro et sans RER à Paris (même si les choses commencent à rentrer dans l'ordre). Et si pour voir les choses du bon côté, on cherchait plutôt dix points positifs à cette situation légèrement galère ?

1. Maintenant, je connais mon plan du métro parisien par cœur, pour avoir voulu jouer la maline en cherchant des chemins détournés et biscornus qui empruntaient les quelques lignes en service.
2. Je sais désormais parfaitement combien de stations il y a entre Montparnasse et Châtelet, à force de les compter mentalement quand je suis en plein sauna-boîte à sardine dans la rame (« allez, courage, plus que six… ok, plus que cinq… »)
3. J’ai aiguisé à mort mon sens de l’observation : ma voisine au teint si parfait, là, à vingt centimètres de moi, en fait, elle a quand même un petit bouton sur le menton, même s’il est super bien caché par son fond de teint.
4. J’ai aussi développé mon odorat : je l’affirme haut et fort, certains font aussi la grève de la douche et du déo, c’est obligé. Et je sais de source sûre que le type derrière moi, celui qui n’arrête pas de soupirer bruyamment, a bouffé de l’aïoli à midi.
5. Franchement, entre nous, on n’est pas mieux là, à tailler le bout de gras avec son voisin scotché à nos baskets, plutôt qu’à se faire chier tout seul dans son RER le nez dans son bouquin ? Les grèves, c’est du « connecting people », en fait.
6. Je sais finalement combien de personnes maximum tiennent au m² dans un wagon de métro. A 136, c’est bon, ça passe. A 137, non… ah, si… attendez, en levant un bras, on y arrive aussi. J’aurais pas cru. Par contre, à 138, c’est niet. Faut pas déconner, non plus.
7. Même pas besoin de s’agripper aux barres suintantes pour ne pas tomber : on est tellement collés-serrés qu’on tient debout tout seul. C’est pas super cool, ça, de pouvoir se gratter le nez et se recoiffer sans risquer de se vautrer par terre toutes les deux minutes à cause d’un coup de frein brutal ?
8. J’ai bousillé mes chaussures à force d’arpenter les couloirs dans tous les sens et de marcher jusqu’aux stations des lignes qui fonctionnent. Qui c’est qui va foncer chez Minelli sitôt les grèves terminées ? Ouais… C’est bibi.
9. A force de chercher des stratégies pour en coller le plus possible dans le wagon, je suis devenue super forte en Tétris humain. Oui, ok, ça sert strictement à rien, mais laissez-moi rêver un peu, quoi.
10. Ah ben merde, j’en trouve que 9. Bon… ben… à vous de compléter.

26 novembre 2007

C'est cadeau !

kdo_3Bientôt Noël. Forcément vous allez recevoir plein de cadeaux. Forcément, dans le tas, y’en a qui ne vont pas vous plaire. Forcément, vous n’allez pas toujours savoir comment réagir. Hé ben, en tout cas, pas comme ça :

-
Bon ok, c’était marrant ton truc, mais il est où, le vrai cadeau ?
-
Pfff, j’voulais le rouge.
-
Ah ? … heu… oui… bon… bah… merci…
-
T’as mis le ticket de caisse avec ?
-
T’inquiète pas, va. C’est l’intention qui compte.
-
Non, je ne peux pas dire que je n’aime pas…
-
Donc la prochaine fois, je te fais une liste, hein.
-
Merci. J’peux le changer ?
-
Oh, super, un moule à gaufres. Avec celui de l’an dernier, ça m’en fait déjà trois.
-
Hé ben voilà. C’est justement pour ça que je déteste recevoir des cadeaux.
-
Super, ça va faire marrer mes copines, ça !
-
C’est un cadeau ou une blague, ton truc ?
-
De toute façon, rien qu’à la tronche du papier cadeau, c’était mauvais signe
-
Tu serais vexé(e) si je te disais que… non, rien, oublie…
-
Oooooooooooh, super ! … c’est quoi ?
-
Ah oui mais non, j’avais pourtant bien dit à tout le monde que je ne voulais plus de trucs inutiles !
-
Sérieux ? T’as cru que ça, ça me ferait plaisir ?
-
Sinon, des bons Fnac, c’est bien aussi.
-
Bon, ça, c’est fait. Quelqu’un reveut du tiramisu ?
-
… Mais qu’est-ce que j’ai fait pour mériter ça ?
-
Ouh la, t’as eu ça dans une kermesse ?
-
C’est quoi cette taille de jupe ? T’as pris mon cul pour un tamtam ?
-
… Tu te fous de ma gueule, là ?

Bon, qu’on rigole un peu : c’était quoi, le pire cadeau qu’on vous ait offert ? Et votre réaction ?

18 février 2008

On ira tous au paradis

enfer_1L’enfer sur terre existe. J’en ai la preuve, j’y étais hier après-midi.

Pas de flammes rouges et de recoins sombres, le Mal a élu domicile dans un gigantesque entrepôt de banlieue parisienne peint en bleu. Au lieu des trois chiffres fatidiques 6.6.6, ce sont ici quatre lettres, tout aussi mystiques, qui défient le monde de leur jaune cinglant. Ikea.

Qu’allais-je donc faire dans cette galère ?

Oui, c’est bien ce que je me demande aussi, figurez-vous. Parce que se farcir Ikea, un dimanche après-midi à peu près ensoleillé, en période de fin de soldes et hors vacances scolaires, à moins d’y être élégamment traînée par la peau du cul, ça relève du masochisme pur et simple.

11h53 : Arrivée sur zone. Le parking est déjà blindé, des hordes de familles trottinent gaiement vers l’entrée maudite. Diable, mais comment tous ces gens ont-ils eu la même idée que nous aujourd’hui ? Je soupçonne le complot. C’est sûr, on nous veut du mal.

12h18 : "Ah regarde F., elle est pas mal cette table, là ?". "Mouais, chais pas. Qu’est-ce que t’en penses, toi, Katia ?". Mes compagnons d’infortune bourreaux sont là pour remeubler leur salon. Perso, je n’ai que quelques merdouilles à acheter au rez-de-chaussée, rayon des accessoires, de la vaisselle et des tapis. Mais « on » m’a recrutée pour que je donne mon avis sur la nouvelle déco de F. et S. Non mais sérieux, vous m’avez prise pour Valérie Damidot, les gars, là, ou quoi ?

13h24 : Après trois fois dix minutes d’attente et l’aide conjointe de Sabrina, Boris, Christian et Mehdi, vendeurs qui veulent tous se mêler de la situation pour exhiber au mieux leur superbe gilet jaune et bleu et leur badge « demandez-moi conseil ! », le meuble-télé est trouvé, les rangements dvd et le fauteuil d’angle aussi. Mais la table reste un problème.

13h54 : La table reste un gros problème. Etant donné que c’est quand même pas moi qui vais grailler dessus tous les soirs, le flot de questions métaphysiques sur la taille et la longueur (tut tut tut, nan, rien à voir…) me fait légèrement tourner la tête. Je prétexte un truc bidon pour retourner au rayon canapé piquer un petit roupillon rapidos.

14h12 : Raté. Même chez les canapés, c’est un bordel sans nom. Brian, dans sa poussette, braille du mieux qu’il peut pour faire comprendre à son petit monde que là, ça va bien, mais il est grave saoulé par toute cette débauche de consommation, et qu’il aimerait bien son biberon, merde. Aglaé et Sidonie, approximativement cinq ans, sont elles au top niveau de leur forme, et se balancent des coussins ‘Flörst’ à la tronche en piaffant bruyamment. Je me tire.

14h48 : Opération table terminée. Pour fêter l’événement, on décide justement d’y passer, à table. Besoin urgent de bouffer du lion pour se remettre en jambe. Merde, la cafét’ est sous influence suédoise elle aussi. Ce sera du saumon ou du renne. Pas de lion au menu. On nous en veut, là, ou quoi ?

15h55 : L’attaque du rez-de-chaussée et des accessoires peut commencer. Je suis fin prête, armée jusqu’aux dents, avec ma shopping-list à la main. Katia, sois forte, tiens-toi à l’essentiel, concentre-toi sur la liste, ne laisse pas l’adversaire prendre le dessus. J’attrape mon chariot avec l’air déterminé de celle à qui on ne la fait pas. Si j’avais su…

16h35 : Mes pulsions acheteuses n’ont apparemment pas été calmées par le gâteau aux Daim© ultra sucré du déjeuner : j’ai envie de tout, et surtout de ce qui ne me servira sans doute à rien au final. Mais je trouve qu’on a toujours besoin d’un découpe-œuf à la coque, d’une pince à spaghetti et d’un huitième vase. Non ? Ah… C’est bien ce que je pensais…

17h04 : Non mais expliquez-moi pourquoi tous les noms des produits sont des trucs imprononçables au look de tirage merdique des chiffres et des lettres ? Ah mais non, je suis sotte, c’est du suédois. (Hum…). Admettons. Mais d’une, j’aime pas trop passer pour une brêle devant le vendeur qui me reprend sur ma prononciation, genre lui, il est trop bilingue. Et de deux, est-ce que chez H&M, ils nous emmerdent à appeler les jupes des ‘Svört’ et les leggings des ‘Ektorp’. Non. Bon.

17h46 : Merde, mon chariot est plein. Moi qui venais "juste" pour quelques babioles de déco et de la vaisselle d’appoint, je me suis encore fait avoir comme une débutante. Putain, ils sont trop forts ces suédois. Je les hais.

18h02 : C’est pas la queue pour les caisses, ça, quand même ? Si. Achevez-moi, s’il vous plait.

18h57 : Sept heures et deux cents euros en moins plus tard, épuisée d’avoir tant parlé les langues étrangères, je regarde F. charger la camionnette façon Tétris. Je suis crevée. Je veux dormir. Je ne veux plus voir un catalogue Ikéa en peinture, et le moindre tréma sur les lettres me file la gerbe illico. Une journée en enfer.

On ira tous au paradis, certes. Mais je serais assez d’avis que les Suédois payent un peu plus cher pour leur place.

25 février 2008

Viens voir les comédiens

th__tre_1Vous ne me croirez peut-être pas, mais il m’arrive parfois d’occuper mes samedis autrement qu’en faisant du shopping mode et des courses de bouffe chez Auchan. Si. Carrément. J’veux dire, on est rock’n roll ou on ne l’est pas, hein. Et donc figurez-vous que ce week-end, au programme, c’était sortie culturelle au théâtre. Je sais, je sais, je suis complètement folle. Ca me perdra.

Je suis donc allée voir l’excellent "Good Canary", mis en scène par un John Malkovitch très en forme, et fabuleusement bien joué par Cristiana Reali (qui était tombée bien bas dans mon baromètre personnel du talent, depuis ses prestations navrantes dans "Terre Indigo" et autres merdes de sagas estivales sur France 2), et théoriquement Vincent Elbaz, relayé ce soir-là par un type dont j’ai zappé le nom mais qui l’a remplacé au pied levé.

Bon, dans l’idée, je vous conseillerais bien cette pièce, parce que malgré un début plus que laborieux et quelques longueurs, j’ai vraiment beaucoup aimé. Mais manque de bol pour les parisiens, c’était la dernière représentation samedi soir. Il ne vous reste plus qu’à vous trouver une place sur la tournée en province…

Par contre, juste un petit conseil d’amie (et valable pour n’importe quelle pièce d’ailleurs) : allez-y plutôt en été qu’en hiver. Ca vous évitera de vous taper les quintes de toux et les reniflements des voisins / voisines durant deux heures de représentation. Rien de plus usant pour les nerfs que le mec qui se mouche bruyamment comme si la vie de ses sinus en dépendait et ce, pile au moment où l’acteur sur scène déclame une phrase-clé de l’intrigue. Et là, accrochez-vous pour faire ‘rewind’ ou appuyer sur ‘stop’ et demander à votre voisin « il a dit quoi, là ? ».

Oui évidemment, c’est pareil au ciné. Mais d’une, le son y est relativement plus fort sans que trois pauvres gus n’aient besoin de s’user les cordes vocales sur scène pour se faire entendre d’une salle entière, et de deux, pour peu qu’on ait des sous-titres, ça sauve quand même la compréhension vitale de l’ensemble.

Sans compter qu’au ciné, le gars, il a tourné son film une bonne fois pour toute, et est en train de se la couler douce sous les cocotiers avec l’argent de son cachet d’acteur, pendant que les spectateurs viennent en troupeau mâchonner du popcorn (aaaah, mon second drame dans la vie après les gens qui toussent au théâtre) devant ses exploits filmés (voire retouchés).
Alors que mes pauvres gus du théâtre, toujours eux, se font chier à refaire tous les soirs la grande scène 4 de l’acte II en version originale non sous-titrée, en y mettant tout leur cœur et leurs tripes, en y croyant à fond les ballons, alors que ça fait globalement cinquante-sept fois que Ginette meurt sur scène et que tout le monde réussit à avoir l’air super surpris à chaque fois. Crevant, quoi.

Rien que pour ça, par respect, j’estime qu’on pourrait limiter les remakes du ‘malade (non) imaginaire’ dans le public. Ou au moins apprendre à tousser discrètement quand notre bronchite d’intensité 8 sur l’échelle de Richter ne nous a pas dissuadé d’aller partager ses miasmes avec la collectivité.

Vous l’aurez compris, je suis un peu intolérante énervée à ce sujet. Mais ça n’a rien à voir avec le fait que mon voisin de derrière n’a pas cessé d’éternuer juste dans mes oreilles. Non, rien du tout.

16 mars 2008

Le lundi au soleil

au_soleil_2Ah ça, le lundi au soleil, c’est pas pour demain la veille. Quoique, en même temps, je dis ça pour vous. Parce que de mon côté, ça va être grand beau temps pour lundi, mardi, mercredi et pour les douze jours suivants. Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, je partirai. L’heure des vacances a enfin sonné. Et c’est pas trop tôt, croyez-moi ! Si, si, croyez-moi. Vue ma tronche, vous auriez tort de vous priver.

L’opération valise est quasi finie, ce qui entre nous est une bonne tranche de rigolade quand on me connaît un chouia. Y’a des gens sur cette planète qui arrivent à boucler leur sac de voyage en dix minutes chrono : un short, trois t-shirts, un maillot, des sous-vêtements, un bouquin et basta. Et là, je m’incline bien bas d’admiration.

Parce que moi non. Ca, je sais clairement pas faire. Perso, faut que je réfléchisse pendant des ploooooombes à ce que j’emporte, histoire d’être sûre d’avoir des trucs à peu près cohérents ensemble, et de ne pas me retrouver le dernier jour de vacances avec juste un haut vert et une jupe jaune de propre. Pour peu que j’aie choppé quelques coups de soleil, c’est le look 'perroquet des îles' assuré. Et je ne suis pas bien sûre d’avoir envie de ça sur les photos souvenirs.

Du coup, avec moi, c’est simple. J’emporte tout. Voilà, hop, c’est réglé, merci du conseil, ça fera cent balles. Là, par exemple, j’ai pris pas moins de sept maillots de bain et huit paires de pompes. Comment ça ‘c’est ridicule’ ?. Ah mais non, je regrette, c’est très sensé, au contraire : tongues pour la plage, ballerines pour aller au village, sandales pour le soir, baskets pour les randos… Le tout en double pour avoir le choix entre les couleurs.

Oui, bon, ça va, c’est pas la peine de lever les yeux au ciel comme ça, je peux vous jurer que même avec tout ce bataclan, il y aura bien un moment durant ces vacances où je me retrouverai à soupirer en chouinant assise sur le lit que "pfff, j’ai rien à me mettre" ou "je le savais, que j’aurais du prendre mon maillot noir et blanc. Je le savais…".

Un jour, faudra qu’on m’explique comment font les filles qui voyagent léger.

Un jour.

Mais pas aujourd’hui. Parce que là, voyez, j’ai pas trop le temps.

L’heure est venue pour moi de foutre le camp bien loin d’ici. Allez, ouste. Du balai. Taxiiiiiiiiii !

10 avril 2008

Colle en tas

colle_1J’ai parfois des idées lumineuses dont je me passerais volontiers. La dernière en date, figurez-vous que c’était de décorer mon nouvel appart avec un sticker.

Hé, attendez, partez pas comme ça en hurlant au mauvais goût. Je vous parle pas des lettres géantes ou des culs de zèbres que la p’tite blonde rigolote nous colle à tire-larigot dans son émission de déco sur M6. Non, moi, j’avais consciencieusement choisi une belle branche de chais-pas-trop-c’que-c’est-comme-arbre, très dépouillée et agrémentée de petits oiseaux pas trop cuculs, pour donner un air zen à ma chambre.
(Bon, ok, et aussi un peu pour faire chier le chat, à lui faire croire que des tas de bestioles volantes ont envahi son royaume et qu’il peut même pas les chasser ou les bouffer).

L’autre jour, donc, je me décide enfin à passer à l’atelier « stickage », persuadée que l’affaire allait être torchée en quinze minutes, et que j’allais très rapidement pouvoir reprendre ma lecture du Elle en zieutant du coin de l’œil ma nouvelle déco d’un air satisfait.

C’est là que je me marre.

Déjà, faut savoir que les travaux manuels et moi, en règle générale, ça fait plutôt douze que un. Et encore, je suis gentille. Collez moi une pelote de laine, une machine à coudre ou des aiguilles à tricoter dans les mains, et vous êtes à peu près sûrs de passer un très bon moment, question poilade.

Ensuite, retenez bien que ces foutus stickers, là, ils ont l’air gentils et innocents comme ça. Hé ben, non. Que de la gueule. Ouais. Sans entraînement à la G.I. Jane, laissez tomber tout de suite les grands travaux de déco, les gars.

Pourtant, ça partait bien. Après avoir tout bien découpé les différents morceaux comme c’était indiqué, j’avais commencé par coller le tronc, ce qui me semblait somme toute assez logique, pour un arbre. C’était droit, étroit, et facile à maroufler (chasser les bulles d’air, mes petits, en langage de pro). Bref, c’était plutôt fastoche.

C’est juste après que ça s’est barré en Chupa Chups complet.

Les branches. Ces pétasses de branches. Je les retiens, celles-là, avec toutes leurs petites découpes et leurs bouts de feuilles tout fin. J’ai du, sans déconner, m’y reprendre à seize ou dix-sept fois pour finir par venir à bout de cette foutue déco. « Branche zen », j’avais dit ?  Ben je l’étais plus tellement, zen, au bout du compte, je peux vous l’assurer. Et je dois avouer que ma plus fervente admiration va désormais à Madame Valérie Damidot-de-la-Marouflette.

Sticker_2Au final, j’arrive quand même à un truc qui ressemble à peu près à l’original, ouf. Tadaaaaaaaam, admirez le chef d’œuvre. (On ne fera s’il vous plait aucun commentaire sur la prise électrique judicieusement bien placée et fort seyante. M’en fous, de toute façon, en temps normal, y’a un petit tabouret plein de fringues placé juste devant le sticker, ce qui fait qu’on ne la voit plus, la prise. Oui, ok, du coup, on voit plus non plus le joli petit piou-piou qui regarde en l’air, bon…).

Le top, c’est qu’à la fin d’une telle épreuve, l’appart ressemble à une classe d’EMT* après trois heures de cours, et qu’il faut donc en plus se taper le ménage. Et supporter les regards méprisants du chat (« pffff, elle f’rait mieux de me filer mes croquettes au lieu de me coller des saloperies sur les murs, celle-là »).

chat

Là où je me trouve très drôle, quand même, c’est que dans un élan d’aveuglement de courage, j’ai déjà commandé un sticker encore plus grand pour décorer le salon. J’envisage donc sérieusement de poser quelques jours de RTT, histoire de pouvoir m’échauffer, et surtout d’avoir le temps de bien me remettre de l’effort. Ou alors, autre option, je me fais faire un arrêt maladie. « Si, si, patron. Accident domestique. Tendinite au bras droit et luxation de l’épaule gauche. Un truc de fou. »…

* Education manuelle et technique

15 mai 2008

The roof, the roof, the roof is on fire

feu_3S’il existait le concours de « qui est la plus grosse dinde du quartier », je serais (hors période de Thanksgiving, évidemment) en super bonne position pour grimper sur la première marche du podium. Et haut la main, qui plus est.

Commençons déjà par vous planter le décor. L’appart dans lequel je viens d’emménager a récemment eu la bonne idée de me coller en même temps une fuite d’eau ET un problème de chaudière. J’adore. En dehors du fait que vous pouvez donc ajouter « Miss Pas-d’bol 2008 » à ma liste de titres de gloire, j’ai du appeler et faire intervenir tout un tas d’artisans muy sympatico mais pas muy rapido. Alors si en plus les jours fériés et les ponts s’en mêlent, je ne vous raconte pas le boxon qui a régné dans ma cuisine ces quelques derniers jours.

Là, vous vous demandez – pertinemment d’ailleurs – le rapport avec la dinde du début, si ce n’est qu’apparemment, l’histoire se déroule dans une cuisine. Patience, mes poulets, j’y arrive.

Mes amis les artisans n’ayant vraisemblablement pas que ça à foutre de me finir leurs travaux passées dix-sept heures sonnantes (l’heure, c’est l’heure, surtout pour les braves), je me retrouve la veille du 8 mai avec un trou béant dans le plafond de ma cuisine, le conduit de ma chaudière remis à la va-vite « en attendant la soudure » et la tuyauterie pétée apparente sur toute la longueur du mur.

Bon, admettons. En soi, rien de très grave, on a vu pire ailleurs. Genre au Darfour, à Beyrouth, au Tibet et compagnie, ils sont peut-être plus en mesure de chouiner que moi. (Oui, mais quand même, moi j’ai pas de Home Cinéma, dirait Bénabar. Mais là, on s’éloigne carrément du sujet, j’en ai déjà perdu trois quatre en route, reconcentrons-nous s’il vous plait, let’s focus).

Le soir venu, laissant là ma cuisine et ses tuyaux en plan, je sors me faire un petit resto entre amis. A mon retour, sur le coup de minuit et des poussières, en filant ses croquettes au chat qui miaule à fendre l’âme, je remarque qu’une étrange lumière rougeâtre inquiétante provient du fameux trou béant dans le plafond. Exactement là où les ouvriers ont laissé leur truc en rade. Exactement là où le conduit de la chaudière a été bricolé à la va-vite.

Légèrement inquiète, je grimpe sur l’évier pour aller voir ça de plus près. Seulement je suis trop petite pour pouvoir apercevoir quoi que ce soit, si ce n’est que oui, il y a bien une couleur étrange dans ce sous-plafond, et il y fait très chaud. En même temps, je suis juste à côté de la chaudière, donc évidemment bien sûr…

Il faut quand même que vous sachiez une chose : moi, les chaudières à gaz, ça me terrorise à fond la caisse. Je n’ai jamais vécu que dans des apparts qui fonctionnaient à l’électricité, et le fait de devoir gérer cette machine infernale depuis mon emménagement me fait un peu flipper.

Donc là, l’ambiance n’est pas trop à la fête du slibard, comme vous pouvez l’imaginez. Je jette un œil à ma montre : minuit passé, un peu trop tard pour sonner chez les voisins et leur demander de venir jeter un coup d’œil « pour être sûr ». Pas envie de me la jouer « j’ai 8 ans, allo papa, au secours, s’te plait, viens voir, viiiiite » (quoique…) (non). Je réfléchis en tournicotant dans l’appart, le plus loin possible de la cuisine, dès fois qu’elle explose.
Y’a bien une caserne de pompiers au bout de la rue… Après tout… Mieux vaut être sûre… De toute façon, je ne pourrai pas dormir…

« Allo ? Bonsoir Monsieur le Pompier, alors voilà… ». J’explique le topo, en insistant bien sur l’idée que j’ai surtout besoin d’une vérification de la part d’un mec qui s’y connaît. Et qu’il n’y a pas non plus méga urgence, histoire qu’il ne m’envoie pas la caserne complète dans le beau camion rouge toutes sirènes dehors pour me foutre bien la teu-hon.

Bon. J’avais bien fait de préciser, quand même. Dix minutes plus tard, je vois débarquer un… deux… trois… quatre mecs en uniforme intégral, depuis le casque rutilant jusqu’aux gros godillots bruyants. Le bal du 14 juillet aurait pu avoir lieu direct, on était au complet.
« Heu, oui… c’était juste pour une vérification mineure », que j’ose d’une petite voix. « C’est la procédure, madame », qu’on me répond. (Et au passage, arrêtez avec ce « madame », bordel. J’ai à peine trente piges !).

Je montre les lieux du crime au chef des pompiers, qui s’approche, renifle, tâte, ausculte, hoche la tête, triture l’interrupteur et sa lampe de poche. Au terme d’une loooongue étude d’au moins deux minutes, il me sort d’un air navré : « Madame (aparté : merdeuhhh), la chaleur qui se dégage de là, c’est normal, c’est la chaudière, et la lumière rouge qui vous inquiète, c’est du aux reflets des spots de votre plafond sur le conduit de la chaudière qui est exceptionnellement mis à nu à cause des travaux de plomberie. Vous voyez, quand j’éteins la lumière, le reflet rouge disparaît. Y’a pas de fuite de gaz ou de départ d’incendie dans votre appartement ».

… Gros gros moment de solitude. Vous pouvez me croire. J’insiste.

Je me cache les yeux sous mes ongles fraîchement peinturlurés en Gemey-Maybeline Deep Red n° 06 tellement j’ai honte de ce qui vient d’arriver. L’un des pompiers me jette un regard de pitié, je peux presque lire sur son visage « ma pauvre fille, retourne donc te mettre du vernis et compter tes robes Maje, et laisse-nous faire notre vrai boulot ».

Je bredouille quelques excuses, raccompagne l’armée du feu à la porte, et part me cacher sous ma couette. Si y’avait bien un seul truc de cramoisi dans cette piaule, à défaut de plafond, c’était mes joues, rouges de honte.

Ouais, allez-y, vous pouvez rire. Même pas mal.

27 août 2008

A vos marques

bronzageContrairement à ce que beaucoup de gens pensent, ce n’est pas parce qu’on est en vacances qu’on met son cerveau au repos complet. Moi, par exemple, ce serait même l’inverse, voyez ? Des interrogations vitales comme « glace sur la plage ou milkshake au bar ? », « indice 20 ou 15 ? », « sur le ventre ou sur le dos ? », « mer ou piscine ? »… ont le don de pouvoir tenir mes neurones éveillés pendant au moins… pffouuu… six bonnes minutes. Facile. Alors qu’on ne vienne pas me dire après que j’en glande pas une en vacances, hein.

Cette année, il y a une question toute particulière qui a retenu mon attention et celle de mes petits copinous de plage. Personne n’ayant réussi à donner une réponse objective valablement argumentée, je me tourne vers vous pour élargir l’échantillon représentatif de la population sondée. C’est dire la confiance que je vous témoigne, quand même.

Donc.
J’aimerais savoir.
Selon vous.
Les marques de bronzage laissées par le maillot de bain, c’est sexy ou pas ?

Bon, ok, pas besoin d’avoir fait Sciences Po pour répondre à ça, je pense. (Et ça tombe bien, d’un sens).

Mais quand même. Moi je dis qu’il y a débat.

D’un côté du ring, les farouches opposants. Avec des arguments qui font mouche, comme : « c’est moche, c’est beurk, ça fait crade ». « Ca souligne le côté flasque de mes fesses quand elles sont pas bronzées ». « On ne voit que mon cul blanc si je prends un bain de minuit avec les potes ». « Tu trouves ça sexy, de ressembler à un zèbre quand t’es à poil, toi ? ».

En face, ceux qui sont plutôt pour. « Les marques de maillot, c’est joli et sexy ». « Ca permet de bien voir l’intensité du bronzage ». « La peau blanche, c’est ce qui est réservé à l’intimité ». « A la fin de l’été, j’ai un triangle V.I.P sur les seins, et j’aime bien ! ».

(Et au fond de la salle, ceux qui s’en foutent comme de leur première socquette, vu que le bronzage c’est mal et ça donne le cancer. Bon. Ben… ceux-là n’ont qu’à aller faire des pâtés de sable sur la plage pendant qu’on termine la discussion, ok ? Avec indice 50, évidemment.)

Alors, en définitive ?
Perso, j’aurais plutôt tendance à pencher du côté des « pour ».
Sauf que.
Vous avez déjà essayé de porter une jolie robe bustier avec les marques de bronzage du maillot de bain qui vous lézardent le décolleté de rayures blanches, vous ? Moi oui. Et très franchement, ça nuit un peu à l’harmonie générale du truc, je ne vous le cache pas.

Sans déconner, je trouve qu'on n’a pas des vies faciles, hein ? Surtout en vacances.

8 février 2007

Hot stuff

sexyAujourd’hui, petite note carré rose. Meuhhh non, pas la peine de prendre cet air gêné, ho ! Je veux juste vous parler d’un nouveau magazine qui sort ce matin en kiosque, intitulé S’Toys (tout un programme, non ?) et qui se revendique comme « le féminin chic et coquin ».

« Allons donc, qu’est-ce que c’est que cette affaire-là ? » me direz-vous ? Hé ben c’est simple. S’Toys, c’est la version papier glacé de « Sex & the City ». Et si j’en crois la courte présentation qui accompagne le journal, j’ai entre les mains du « girly, ultra-branché et fashion ». Rien que ça. Ca vaut bien une petite plongée dans les pages de cet ovni détonnant de la presse féminine.

couvPremière impression face à la couverture : heu… comment dire ? « Le féminin chic et coquin », qu’ils disent, en baseline. Ben je suis désolée, mais non. Cette première page n’a rien de chic, ce serait même plutôt l’inverse. Le fond noir trop classique qui marque les traces de doigts, la typo craignos, les mélanges entre l’italique et le gras… j’ai beau ne pas être graphiste, ça m’irrite légèrement le ‘noeille’, quand même. Déjà, pas bon, le truc.

Je feuillette les premières pages, à la recherche d’une trame intéressante. J’y trouve, en vrac, le top 10 des fantasmes des femmes (mais le top 10 de quelles femmes ? parce que bon, moi, perso… m’enfin je m’égare…), toutes les dernières sorties de jouets coquins du moment (et y’en a un paquet), et quelques petites infos plaisantes, comme le retour prochain de « Sex & The City » sur grand écran.

Suivent quelques articles vaguement people, où l’on peut apprendre par exemple que l’humoriste Titoff (mais qui s’intéresse à Titoff, d’ailleurs ?) possède un martinet en soie (« arrête, sans déc’ ? Mais pourquoi tu l’as pas dit plus tôt ? »), ou que Eva Longoria, la désespérément sexy housewife, pense que « le sex toy est le plus beau présent qu’on puisse faire à une femme » (Gné ? alors là, non, désolée mais je préfèrerai toujours la rivière de diamants au sex toy. Et de loin).

Quelques pages plus loin, tiens tiens, « mon premier cours de pole dance ». Souvenirs, souvenirs… Ca me fait plaisir, la fille qui a testé le déhanché glamour autour de son poteau argenté a l’air de s’en être tiré aussi bien que moi, bleus et éraflures comprises. Je ne suis donc pas la seule greluche à ressembler à une poule en bikini déambulant sous les projeteurs du podium. Bien, l’honneur est sauf. (Katia, one point).

Page 37, petit article amusant sur les nouvelles prouesses « seskouelles » dans les parkings. Paris, capitale de la passe souterraine. Mazette, il s’en passe des belles sous nos pieds, apparemment !

Enfin, interview d’un créateur de sex toys (hé oui, il en faut), qui parle en toute franchise de son métier et du regard des gens sur celui-ci. C’est vrai que ça doit pas être fastoche à expliquer facilement, c’t’histoire-là. Je l’imagine mal inscrire « concepteur de faux zguègues » sur ses cartes de visite. Quand à ses enfants (s’il en a), n’en parlons même pas. « Et il fait quoi, ton papa ? », « il fabrique des zizis en plastique ». C’est sûr, la maîtresse aura des trucs à raconter à son prochain dîner…

Bref, S’Toys, c’est marrant à feuilleter une fois, mais je ne suis pas certaine que l’abonnement soit de rigueur, si vous voyez ce que je veux dire. Pas sûre qu’il y ait matière à faire un magazine innovant tous les deux mois, à moins d’être particulièrement branchée joujoux à froufrous et compagnie. Non, vraiment, S’Toys, c’est pas mon truc (en plume).

La méchante a également testé S’Toys pour vous.

S’Toys – « le féminin chic et coquin »
Bimestriel. N°1 en vente à partir du 8 Février 2007. 2,95 euros.

 

 

7 septembre 2008

Million dollar babies

JeuBBOkEn ces temps de rentrée scolaire, on aura beau faire la sourde oreille, force est de constater que ça cause mioches, inscription à la cantine et liste des fournitures à tous les étages.
Pour rester dans la thématique du moment (et aussi parce qu’elles savent qu’on se fait grave chier le dimanche sur la blogosphère), les ménagères vous ont concocté un petit concours de derrière les fagots.

But du truc : reconnaître les blogueuses d’aujourd’hui.derrière 18 photos de gamines* d’hier.
Exprimer vos talents de physionomiste et vos dons de Sherlock Holmes (ou allez y carrément à l’instinct, parfois ça marche bien mieux !) pour retrouver sous les traits de ces baby-babydolls les rédactrices que vous lisez régulièrement. Vous avez même le droit de vous foutre d’elles, c’est prévu dans le contrat de confiance.

Evidemment, si je vous parle du bidule, c’est qu’on m’a menacée de torture que je fais partie de l’opération commando. A mon avis, c’est franchement pas trop difficile de me retrouver sur cette mosaïque, même pour les personnes qui ne m’ont jamais vue et qui ne savent donc pas ce qu’ils ratent. Attention, ceci est un méga indice / Be careful, zi iz a big big clou**.

mosaique
(Oui, c'est tout petit... T'as qu'à cliquer dessus, c'est magique).

« Et qu’est-ce qu’on gagne, madame ? ». Ben écoutez… à peu près que dalle, j’ai l’impression. (Ah ben voilà, on fait un concours pour divertir tout le monde et changer un peu des discours trop marketés sur les blogs, et vous, tout de suite, c’est « quid du cadal ? ». Ah non mais bravo, quoi. Bonjour la mentalité. Vive la France, hein. Vingt sur vingt.)

Jouez donc juste pour la gloire, allez. Ou à la rigueur, parce que vous avez bien mieux à faire de votre dimanche que de mater Vidéo Gag présenté par un type chevelu. (Sérieusement, les gars… à votre âge… Vidéo Gag, quoi, merde…).

… Ouais, je sais. Si, si, je sais. Vous ne connaissez pas tout le monde dans la liste.
Moi non plus, je vous ferais dire. Mais moi, j’ai les solutions, hin hin.

Alors ?
Qui commence ?

(Participent : Azzed - bénédicte - Caju - Calpurnia - Dom et Manou - Gallïane et Elienaï - JulietteKatia Gin FizzLadyblogue - Manu - MH - Sardine - Shalima - Sonia - Spike - Violette)

* Oulala, piège : un garçon s’est glissé dans ce harem de greluches. Unbeulibeubeul** !
** Oui, le dimanche, on parle anglais en phonétique uniquement.

 

10 septembre 2008

Sur l'écran noir de mes nuits blanches

ordi_2Beaucoup de choses me rendent hystérique (le contraire vous aurait étonnés, je parie), mais les ordinateurs qui buggent* font définitivement partie du top de la liste. Devant une machine qui plante, je me transforme en Hulk féminin, le teint verdâtre en moins : je perds patience, je hurle, je tape, je cogne sur le clavier. Ultra glam’, je sais. M’enfin en même temps, se laisser emmerder par un assemblage de puces et de circuits électroniques, moi, ça me gonfle.

Avant, quand je bossais dans les World-Companies qui le valent bien et assimilés, quand un tel problème se présentait, c’était fastoche : suffisait d’appeler le service ‘maintenance’. Je rangeais alors temporairement au placard mon agressivité 2.0. et prenait ma plus belle voix d’hôtesse de l’air pour dire « John, il semblerait bien que j’aie un petit souci avec mon matériel informatique, là ».

J
ohn, forcément, n’avait pas spécialement l’envie de se bouger le cul depuis son huitième étage, d’autant qu’il avait déjà six ou sept autres appels en attente de greluches battant des cils au téléphone, rapport à ce que tous les ordinateurs d’une même entreprise foirent toujours en même temps, parce que c’est vachement plus drôle comme ça.
J’avais donc droit neuf fois sur dix (la dixième étant que la ligne de John ne répondait pas) à :
- « Essaye de rebooter »
(Ah ben oui, je suis d’un con des fois, j’y aurais pas pensé toute seule, dis donc…)
- « Heu, ouais, t’es mignon, John, mais j’ai déjà fait le coup du rebootage magique. Trois fois, même. Et ça change queud’ », que je lui disais, toujours avec ma voix d’hôtesse de « 3615 gé cho ».
Soupirs au bout de la ligne.
- « Bon, ben j’arrive… »
(« j’arrive » signifiant, en langage de technicien informatique, qu’on pouvait espérer sa présence dans les trois grosses bonnes heures suivants l’appel).

En gros, j’ai mis relativement peu de temps à piger que le John et ses copains du bureau 815, valait mieux les bichonner sévère. Genre lui tenir la porte de l’ascenseur, lui faire des grands sourires niais dans la queue de la cantine, voire même lui réserver quelques gâteries. Hé ho… ne vous faites pas trop de films, là. Je parle de trucs comme lui laisser le dernier Kinder Bueno du distributeur, par exemple (et ne pas faire comme ces chacals de la pub qui préfèrent tout se bouffer en loucedé et en solo) (ah bravo, et c’est ça le message qu’on fait passer aux gosses de nos jours ? Et elles sont où, hein, les valeurs de partage, de collectif et de convivialité ?) (d’autant qu’en plus, c’est complètement con si vous voulez mon avis, parce qu’un Kinder Bueno en entier, c’est maousse costaud niveau sucré, ça filerait presque la nausée, m’enfin là j’ai comme l’impression que je m’égare) (et je mets autant de parenthèses que je veux, c’est MON blog) (ho).

Aujourd’hui, c’est différent. Aujourd’hui, je travaille dans une petite structure, qui n’a pas de service technique. Aujourd’hui, en gros et pour le dire vite, je suis assez souvent dans la merde, en fait. Mais comme je suis une fille généreuse de nature, j’ai décidé d’en faire profiter les collègues. Et généralement, quand mon ordi déconne, je hurle dans les couloirs :
- « Saaaaaaam, viens voir steuplééééééé… y’a mon débile d’ordi qui a buggé »
Apparemment, Sam n’apprécie pas ma générosité à sa juste valeur. (Je sais pas trop ce qu’il lui faut).
- « ‘tain, qu’est-ce que tu lui as encore fait ? »

???!!!?!!!

Vous avez remarqué ça, vous aussi ? Que c’est toujours ce qu’ON a fait, et jamais ce que cette merdouille de bécane aurait pu faire, qui est pointé du doigt ? Genre c’est parce que je suis blonde, c’est ça ?
Alors là, désolée, mais c’est quand même pas moi qui confond les zéros et la lettre O, hein ! Si on ne peut même pas compter sur un minimum syndical de la part des ordinateurs, j’aime autant vous dire que l’avenir de l’humanité est mal barré. Alors qu’on ne se gourre pas de coupable, ok ? Parce que bon, je vous préviens, je suis une fille du web 2.0., moi, monsieur. J’ai même un blog. Alors on ne me la fait pas ! Non mais ho. 


* Tsss, comment ça s’écrit, encore, c’te merde de mot ?

13 octobre 2008

On s'était dit rendez-vous dans dix ans

agenda_1Patrick avait quand même des idées marrantes, à l’époque. Filer rencard à tous ses potes de lycée dix berges plus tard, histoire de voir un peu ce que les uns les autres seraient devenus au bout de tout ce temps, c’était bien digne d’une série d’AB Production comme concept, non ?

N’empêche, ce con, il a fait des émules. A la fin des années 80, on était tous là à brailler en chœur avec nos bandanas et nos Doc Martens « ouais, attends, c’est trop naze son idée, pour qui qui s’prend c’blaireau, j’veux dire, quoi ! », mais force est de constater que les ‘Revival Meeting’ fleurissent de plus en plus. Y’ a donc un sacré paquet de gens qui auraient mieux fait de se la boucler en 1989, en fait.

Remarquez, moi, j’ai fait encore plus fort. Avec mes copains de classe de seconde, on était tellement soudé à la vie à la mort qu’on s’était donné rendez-vous non pas dix ans après, mais en septembre de l’année suivante (ouais, donc juste après les grandes vacances, quoi. Notez l’exploit.), rapport qu’on était nombreux à être dispatchés dans plusieurs établissements pour une sombre affaire d’options d’enseignement ou je ne sais quoi. Bon. Ben le jour J, il pleuvait comme vache qui pisse, et on s’est retrouvé très exactement cinq à se cailler les miches autour de la fontaine du Jardin du Luxembourg. Bravo les veaux. Je vous laisse imaginer le quota de réussite au bout de dix ans, ok ? Alors Patrick, t’es bien mignon, mais tes idées à la con, hein…

Forcément, aujourd’hui, avec tout le barnum mis en place par Facebook, Copains d'Avant et compagnie, c’est le lotobingo quasi à tous les coups. Syndrome « crise de la trentaine » version 2.0. Qui n’a jamais tapoté les noms de ses petits copinous de chat perché de l’école primaire ? Qui n’a pas cherché des informations sur ses ex et découvert avec un certain effroi le statut « marié » et les albums photos remplis de bambins dignes d’une pub Ricoré ? Qui n’a pas trouvé que Vincent avait pris un sacré coup de vieux ou que Marianne avait embelli ? Qui ne s’est pas dit que « pfff, celui-là, j’aurais bien aimé qu’il ne me retrouve pas… » ?

De fil en aiguille, on remonte les traces de notre passé, pour le meilleur et pour le pire. Parfois, l’envie nous prend de recontacter nos anciens potos et d’échanger quelques nouvelles. « Qu’est-ce que tu deviens ? ». Question rituelle à laquelle il n’est pourtant pas si simple de répondre en quelques phrases. Comme le dit Patrick, « on peut pas mettre dix ans sur table comme on étale ses lettres au Scrabble ». On fait le tour de sa vie rapidement, dans les grandes lignes, comme on sortirait son CV devant un employeur potentiel. Profession, situation familiale, loisirs.
Et puis, inévitablement, on reparle du passé. De ces moments communs, de nos souvenirs heureux, de la fois où…, et de celle où tu m’avais dit que… . On évoque dans de grands éclats de rire tout ce qui a fait qu’on a ressenti ce besoin, cette envie de se revoir aujourd’hui.

Et puis après ?


Après, le plus souvent, le soufflé retombe et il ne se passe pas grand-chose. Rares sont les fois où les retrouvailles au bout de plusieurs années donnent vraiment lieu à un nouveau roman d’amitié, qui s’élance comme un oiseau (ahem… oui, je suis très ‘femme des années 80’, aujourd’hui). Le présent reprend ses droits, et on range à nouveau dans un tiroir ces jolis souvenirs, auxquels vient s’ajouter le dernier, plus vivace, de ce moment récent partagé ensemble.

En tout cas, tout ça me laisse perplexe. Peut-être que je n’ai pas revu les bonnes personnes. Peut-être que je n’ai pas laissé sa chance au produit. Ou peut-être que je n’ai pas véritablement envie de remuer le passé. Parce que, justement, c’est le passé.

Hé ho, les gars. C’est déjà le bordel le plus complet dans mon présent, et le flou intégral sur mon futur. On va pas non plus réviser toutes les pages du Bécherelle pour se faire une vie plus que parfaite ?!!

 

 

 

3 février 2009

La salsa des démons

salsa_1Je suis une fille à l’humeur et aux envies changeantes. Et pourtant, depuis près de deux ans, je m’accroche comme un bulot à son rocher à mes cours de salsa, et me pousse aux fesses toutes les semaines pour aller enchaîner les passes (ne vous énervez pas comme ça, c’est le nom donné aux figures) sur la musique caliente. Hop, un sombrero doble. Zou, une enchufla. Olé, un ochente-y-quatro complicado.

Sauf que, caliente caliente… En fait, ça dépend, quand même. Parce que parfois, on rencontre des spécimens étranges, à ces cours-là. En vrac :

-
Celui qu’on a du inscrire au cours de force, tellement ça a l’air de lui faire plaisir d’être là, rien qu’à voir sa tronche impassible de garde républicain de la Queen Mother.
-
Celui à qui on a répété depuis le début « c’est l’homme qui mène la danse » et pour qui c’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd. C’est plus de la salsa, à ce stade, c’est l’armée. Sir, yes sir !
-
Celui qui se la joue lover à deux balles en roulant des hanches, alors que bon… franchement… désolée, mais… sérieusement… non, quoi. Non. J’insiste.
-
Celui qui sue à grosses gouttes, s’éponge le front avec les paluches… avant de délicatement les poser sur notre chemisier en soie sauvage pour réaliser la prochaine figure.
-
Celui qui suit apparemment des cours pour préparer la prochaine saison de « Incroyable Talent » sur M6, et qu’est pas là pour déconner, bordel.
-
Celui qui mesure 1m12 les bras levés sur un tabouret (qui m’arrive donc au niveau de la poitrine, hein), et qui profite régulièrement d’une belle vue sur l’étiquette de taille de mon soutif parce qu’il s’obstine à rester collé dans mes pattes et à ne pas respecter mon espace vital.
-
Celui qui pue tellement de la gueule qu’on pourrait parier qu’il a bouffé du Shéba à midi. (Je serais lui, je collerais un procès à sa cantine de bureau. Scandaleux, cette affaire).
-
Celui qui porte un pull en cachemire tellement doux que ça donne envie d’aller fourrer son nez dessus en ronronnant comme un chat. (On est d’accord, ça ne se fait pas) (Du moins, attendons de nous connaître un peu).
-
Celui qui foire systématiquement la passe, mais garde le sourire et fait qu’au moins, avec lui, on n’a pas l’impression d’être à un casting pour High School Musical où tout le monde serait tendu du string.
-
Celui qui nous fait systématiquement foirer la passe, parce qu’il est trop beau trop craquant et qu’on en oublie de compter les temps, mais qui garde un air impénétrable sur la tronche en toute circonstance (le con).
-
Celui qui joue au prof en exécutant les pas avant même que la démonstration n’aie eu lieu en live, genre « laisse-toi faire cocotte, j’vais t’apprendre, moi ». (Et tu veux que je te paye un cours particulier, aussi, tant qu’on y est ?)
-
Celui qui agrippe sa partenaire comme un colis prêt à être expédié en fret postal : aucune douceur, aucune humanité. Juste des danseuses à la chaîne. Hop, suivante !
-
Celui qui tient absolument à ce qu’on le regarde dans les yeux, alors qu’il est aussi appétissant qu’un apéricube au roquefort périmé.
-
Celui qui joue sur le côté sensuel de la salsa pour glisser innocemment au passage une petite main sur les fesses ou une autre qui effleure la poitrine, genre « j’l’ai vraiment pas fait exprès, mademoiselle, c’est la danse qui veut ça ». (Et ma main dans ta gueule, c’est la danse aussi, peut-être ?)

Et puis tous ceux qui sont là juste pour passer un bon moment, apprendre à maîtriser trois ou quatre pas de base et échanger quelques sourires de bonne humeur. Mes préférés. Mais ils sont bien planqués, les fourbes.



Et dire que quelque part, peut-être, un type de mon cours de salsa est en train de dresser sur son blog la liste des portraits-type de danseuses qu’il rencontre régulièrement, et que pour décrire les filles comme moi, il choisit les mots « grandes gigues un peu coincées du popotin qui refusent de se laisser guider mais qui y mettent quand même toute leur bonne volonté ».

Oui. Bon. Disons simplement que, certes, j’ai le rythme dans le sang, mais que j’ai aussi quelques problèmes de circulation.

7 octobre 2009

Argent trop cher

argentAllo la banque ? Heu, j'ai comme un gros problème de sous, là ! Il semblerait bien que je sois fauchée comme les blés ! Des preuves ? Bah tenez :

- Un mouchoir en papier me fait trois jours
- Je me lave les mains au produit vaisselle
- Je chourre du PQ en loucedé au bureau
- Je n'appelle plus mes amis, j'attends qu'ils m'appellent
- Je n'ai jamais mangé autant de pâtes de ma vie
- Je fais pipi dans le noir, question d'économie
- Et je tire la chasse un coup sur deux, même...
- Je recycle mes post-it
- J'ai proposé à ma gardienne d'immeuble de faire le ménage chez elle
- Je me suis coupé les cheveux très courts : économie de shampoing, et zap du démélant !
- Je garde les sachets de Mayo et de Ketchup du Macdo pour chez moi
- Je dîne aux chandelles tous les soirs
- Je récupère les mégots des autres (au bout de 12, ça me fait une clope complète)
- Je pique dans la tirelire des gosses
- Et je revends leurs dessins sur Ebay, en faisant passer ça pour du Picasso
- Je lis les journaux uniquement par dessus l'épaule de mes voisins de métro
- J'utilise tous les bons de réductions offerts dans les magazines (ça me prend trois plombes de faire les courses)
- J'arrose mes plantes à l'eau de pluie
- Je me douche toute habillée, ça fait machine à laver naturelle
- Je réutilise les boîtes plastiques du traiteur chinois
- Je me lave les dents au sable récupéré cet été à Paris-Plage
- Je n'achète plus de litière, le chat pisse sur les vieux Elle et L'Equipe
-
Je me parfume aux échantillons
- Je drague mon banquier, un cinquantenaire chauve et bedonnant

6 février 2008

En ce temps-là j'avais vingt ans

bougies_1Quand j’étais au collège, pour parfaire notre éducation de parfait sale gosse impeccable, on nous obligeait à assister à des cours de musique. Eux, ils appelaient ça "éveil musical", ce qui entre nous est déjà une bonne rigolade quand on voit à quel point les différences entre une double croche et une ronde ont toujours fait roupiller les élèves au lieu de les « éveiller », mais bref.

Pendant ces cours, en plus de massacrer littéralement L’Eau Vive à la flûte à bec (ce pauvre Guy Béart doit s’en retourner dans sa tombe) (ah, on me fait signe que Guy Béart n’est pas mort. La boulette.), l’autre grand classique était de nous faire chanter en chorale cette somptueuse chanson si émouvante de Pierre Bachelet qui s’obstine à nous faire croire, le fourbe, qu’il va se passer des tas de trucs qui déchirent "quand on aura vingt ans en l’an 2001".

Bon. Moi je dis mytho-pipo.

Déjà, le coup des vingt ans en l’an 2001, ça m’a toujours perturbée, parce que c’est clairement bidon pour une grande majorité de la population. Dont moi. Et moi, en classe de cinquième, j’avais beau compter et recompter sur mes doigts, en étant née en 1978, y’avait pas à tortiller, ça voulait pas tomber juste, bordel. Alors que pour cette petite pétasse de Valentine qui avait deux ans d’avance et qui était née en fin d’année (oui, bon, je ne vous fais pas le détail technique, ça va saouler tout le monde), ça correspondait pile poil : vingt ans en 2001. Re-bordel. C’est quoi ce souk ?

Tout ça pour en venir, de façon totalement décousue, au sujet du jour : aujourd’hui, c’est mon anniversaire. Et le pire, c’est que j’ai trente ans. Trente. Rien que ça.

Et le pire du pire, c’est que je n’ai quasi rien fait de la liste de tout ce que je voulais ou devais avoir fait avant d’y arriver, à ce fameux anniversaire.

Putain, trente ans. Je suis foutue les gars.

20 mai 2010

Compliment-taire, mon cher Watson ?

penderieDepuis quelques jours, j'ai entamé un grand tri de ma penderie overblindée. Du coup, je viens régulièrement défiler devant Chéribibi avec un truc porté, que j'hésite encore à garder ou non.

Dernier exemple, une paire de bottes extirpées du fin fond des entrailles du placard (autant dire que je ne les porte pas beaucoup), que je chausse avant d'aller parader devant monsieur, affalé devant la télé :

- "Je les balance, non ? Elles font carrément trop pouffiasse de la mort ?

- ... ... ... moi, j'aime bien quand t'es lookée pouffiasse de la mort".

o_O   
Gné... ?!!???!!!!

(Faudra m'expliquer... Je ne suis pas toujours bien certaine de comprendre les hommes, en fait...)

28 mai 2008

Ma vie n'est pas une comédie romantique

Ma_vie_n_est_pas_une_com_die_romantiqueDans les comédies romantiques, l’héroïne a toujours un tas de copines qui raboulent dans l’heure en cas de gros coup dur, et un énorme pot de glace qui l’attend sagement au congélo, qu’elle attaque direct à la cuillère.
Dans la vraie vie, les coups durs tombent toujours aux alentours de minuit. Du coup, les copines, elles n’ont pas que ça à foutre de leur nuit, de radiner fissa pour jouer les consolantes au lieu de pioncer tranquilles dans les bras de leur mec (parce que, elles, elles ont un mec), et dans le congélo, y’a que des épinards en branche et du poisson vapeur, rapport au régime qu’on tente désespérément de commencer depuis des semaines.

Dans les comédies romantiques, l’héroïne finit toujours par tomber amoureuse du gars qu’elle ne pouvait pas saquer au début. Même qu’elle le trouvait franchement très con, débile, prétentieux, et ok, pas mal du tout physiquement, mais ça lui aurait arraché la gueule de l’avouer (alors que tous les spectateurs avaient pigé depuis le début, mais bref).
Dans la vraie vie, quand on croise un connard, y’a de bonnes chances que le type s’avère être effectivement un connard « pour de vrai ». Avec ses réflexions machistes à deux balles et son air de loser parce qu’il est loser, et pas parce qu’il masque juste un semblant de manque de confiance en lui.

Dans les comédies romantiques, l’héroïne croisera toujours un personnage un peu énigmatique ou farfelu qui se chargera de lui expliquer la life bien comme il faut, des fois qu’elle serait un peu trop neuneu pour tout piger toute seule. Elle aura donc dans son entourage une grand-mère rock’n roll (La Boum), un voisin spirituel (Amélie Poulain), une voyante bidon (Ghost) ou un maître d’hôtel guindé au grand cœur (Pretty Woman), qui l’aideront à trouver le chemin vers le happy-end.
Dans la vraie vie, makache, ma grande. Tu te démerdes all by yourself pour trouver ta voie et répondre à tes questions existencialo-existencielles, du genre « est-ce tu viens pour les vacances ? », « où sont les femmes ? » ou  « c’est quand le bonheur ? ». Dur, quand même.

Dans les comédies romantiques, les saisons s’appliquent à bien marquer leur territoire. On reconnaît qu’on est en été parce que l’héroïne porte une jolie petite robe légère et des chaussures à brides, qu’elle cueille une fleur et la plante en riant dans ses cheveux mal coiffés. On sait que c’est l’automne parce qu’elle traverse mélancoliquement le parc du coin paré de ses plus belles couleurs flamboyantes, et regarde, les larmes aux yeux, les feuilles mortes qui se ramassent à la pelle. On se dit que banco, c’est l’hiver, parce qu’immanquablement, on aura droit à une partie de patinage sur le lac gelé du village de son enfance, ou à défaut, à la patinoire du Rockfeller Center si l’action a lieu à New-York.
Dans la vraie vie, les saisons, elles en ont rien à battre de vos états d’âmes, croyez-moi. Déjà, trois fois sur quatre, on ne sait jamais comment s’habiller le matin pour être sûr d’avoir ni trop chaud, ni trop froid. On reconnaîtra l’été à notre teint luisant et aux auréoles sous nos bras, et l’hiver aux crevasses sur nos lèvres et à la maxi-doudoune qui nous transforme en Babar trop sexy.

Alors ok, ma vie n’est pas une comédie romantique, mais parfois, ce serait quand même vachement plus reposant, je trouve…

12 janvier 2009

Heaven can wait

salle_d_attenteExiste-il au monde quelque chose de plus glauque qu’une salle d’attente de cabinet médical ? (Bon, oui, sans doute, il existe. Mais soyez mignons, et ne me ruinez pas mon début de billet, tout de suite, comme ça. Sinon, on ne va pas être copains longtemps, ok ?)
(Je reprends, donc).
Existe-il au monde quelque chose de plus glauque qu’une salle d’attente de cabinet médical ? Existe-il au monde un seul endroit où on pourrait avoir moins envie de poireauter que là, justement ? Non parce que rappelons quand même une chose essentielle : à moins d’être venu ici juste pour arroser les pauvres plantes faisant office de déco (qui en ont bien besoin la plupart du temps, à voir la tronche navrée qu’elles tirent), si on se pointe dans cette salle d’attente, c’est parce qu’on a un souci. Médical. (Généralement). Et que du coup, on aimerait bien un peu de compassion et un minimum de confort pendant qu’on reste là à envisager la meilleure façon de décrire au docteur nos symptômes de (au choix) gorge qui scratche, oreilles qui bourdonnent ou bidou qui glougloute.
Certains, même, appréhendent avec suspense et stress le futur verdict du Grand Manitou, parce que c’est bien connu, « ça commence en rhume des foins, et ça finit en pneumonie, vous ne me cachez rien, docteur, vous êtes sûr ? ».

Partant de ce principe, un petit brin d’effort dans la décoration et le niveau de confort de ces salles d’attente ne serait pas grand luxe, non ? Au lieu de quoi, on se retrouve la plupart du temps avec des tableaux mochingues au mur (je soupçonne les médecins de refourguer dans leur salle d’attente toutes les merdes reçues à Noël et qu’ils refusent de coller chez eux, même aux toilettes), ou l’encadré mis bien en évidence des diplômes de Monsieur Grand Manitou himself (des fois qu’on aurait des doutes sur ses compétences, d’un coup).
Sur la table basse (Ikea), des piles de magazines dont le plus récent doit remonter au mois de mars 2004 (on sera content de savoir que c’était la mode du corsaire, à l’époque), où tous les mots croisés et sudoku sont faits (mais mal) et où l’unique page de recettes annoncée en couverture a déjà été arrachée. Bon. En même temps, qui a vraiment envie de lire L’Usine Nouvelle en attendant d’aller dire « 33 » avec un bâton de bois au fond de la gorge, hein ?

Non, le mieux, niveau lecture, c’est de se reporter sur les immanquables petits fascicules gracieusement mis à disposition par toutes les marques et labos partenaires du cabinet médical. Du genre, chez le dentiste, « Mordez la vie à pleines dents », par Sanogyl. Chez l’ophtalmo, « Voyez grand avec les lentilles de contact Johnson ». Chez le pédiatre, « C’est petit à petit qu’on devient moins petit (tarifs exceptionnels d’abonnement au magasin Parents inclus dans ce dépliant) ». Chez le gynéco, … bon, bref. Non, vraiment, on se plaint, on se plaint, mais ils font quand même beaucoup pour nous distraire de nos problèmes, les médecins, hein.

Par contre, au niveau des sièges, c’est pas encore ça, je dirais. Là encore, les cadeaux foireux trouvent une seconde vie, et la salle d’attente intégralement meublée de chaises et bancs de jardins en bois bien dur (mais résistant à la pluie, hé) donnent à la visite chez le docteur une petite touche bucolique. Parfois, c’est dans une brocante qu’on a l’impression d’entrer, tant les chaises, fauteuils, table basse et déco font hétéroclite et bric-à-brac. Et puis de temps en temps, attention les yeux, on atteint le summum du raffinement en recyclant en salle d’attente le matériel médical obsolète. Ainsi, chez mon dentiste, par exemple, on trouve parmi les sièges un ancien fauteuil de cabinet, incliné à 150° (à vue d’œil, hein. J’ai pas raboulé mon rapporteur pour vérifier, non plus), prêt à accueillir les fesses des futurs patients. Ah ça, je ne vous le fait pas dire, mon dentiste a un sacré sens de l’humour.

Tiens, ça me fait penser : il était loin d’être con, celui qui a inventé le terme de « patient » pour les clients des médecins. Parce que, effectivement, y’a intérêt à l’être, patient, quand on a un rendez-vous médical. Vous avez rendez-vous à 19h ? Ben j’aime autant vous dire qu’à de rares exceptions près, vous ne serez pas dans le cabinet même avant… mmm… disons 19h45. Ah vous vouliez passer au Franprix avant que ça ferme ? Pas son problème, au mec. Et puis attendez, ho, hé, hein : c’est vous qui êtes malade et qui demandez des soins, vous n'allez pas non plus chouiner pour ça ?
A l’inverse, j’aime autant vous prévenir : si c’est vous qui êtes en retard, et même de 5 minutes, ça va dérouiller sévère devant les ordonnances. C’est qu’il n’a pas que ça à faire, le monsieur, vous comprenez ? (Il dit ça, mais c’est juste qu’il les connaît déjà par cœur, ses petits fascicules sponsorisés, et qu’il a plus rien à lire en attendant que vous arriviez, c’est tout).

Ah ! Ca y'est, c'est votre tour ! Bon courage... après, faudra encore aller faire la queue à la pharmacie pour acheter les médocs prescrits. Mais en piétinant debout, cette fois...

8 avril 2009

Vol au dessus d'un nid de cocottes

poulesPetite recette pré-Pâques : rassemblez une dizaine de greluches dans un bar sympa et accueillant un samedi après-midi. Mélangez sous leurs yeux ébahis tout le matos nécessaire pour customiser des t-shirts : ciseaux, strass et paillettes, papier argenté, peinture et feutres, clous et fer à souder. Saupoudrez d’une touche de conseils personnalisés, distillés par une pro du recyclage de la mode. Ajoutez une pincée de petites douceurs sucrées et caloriques. Remuez. Laissez prendre. Observez. Vous obtiendrez en peu de temps un poulailler volubile et caquetant de cocottes en pleine ébullition créative.

ensemble

Bizarrement, je me suis retrouvée invitée à ce genre de truc. Moi. Non mais… moi, quoi. Sans déconner. Je croyais avoir été claire, pourtant. Dois-je rappeler que les travaux manuels et moi, on n’a jamais été en très bons termes, depuis la fois où Sidonie s’était foutu de la tronche de mon scoubidou, en CE2.

Ben pourtant, ce petit atelier m’a bien emballée. Faut dire aussi que je n’avais pas choisi de me lancer dans l’opération commando, non plus. On m’a dit « tu peux coller des petits strass, par exemple », j’ai dit « ouiiiiiiiiiiiiiii » comme une hystérique, et j’ai fait ça pendant deux heures, fer à souder en main, air bien appliqué et langue tirée de l’élève studieuse. T’as qu’à voir :

moi


Ah, ça, ça partait nickel. J’vous avais collé de la paillette à tire-larigot, que même Beyoncé elle en avait pas autant sur sa robe des Oscars. Fière comme un pou, j’étais. Un pou bling-bling, quoi.
Et puis j’ai regardé ce que faisait les autres. Celles qui avaient un peu plus d’imagination, disons. Ou de talent ? Ouais, ben ça crânait un peu, dans les rangs, quand même.

dessin

dessin_bis

Du coup, j’ai voulu copier. Ben tiens. C’est à ce moment-là que c’est parti en cacahuète sévèrement. « Le mieux est l’ennemi du bien », qu’elle disait, ma grand-mère (une femme rudement bien inspirée, je m’en rends compte aujourd’hui). C’était pas con. J’aurais effectivement du m’arrêter au « bien », quand j’avais collé mes petits strass dans tous les sens, limite que ça aveuglait tout le monde tellement ça brillait de partout.

Meuh naaaaaaan. Evidemment. Ca aurait été trop simple.

Il a fallu que je m’attaque ensuite aux feutres-peinture. « Oh la belle prise », j’ai envie de vous dire. Comment chier son œuvre en deux secondes top chrono. Non seulement c’était moche, mais en plus ça m’a fait des pâtés longs à sécher, que j’ai bien entendu tripatouillés par inadvertance (et je n’accuserai pas ma voisine qui me causait cupcakes juste pour me déconcentrer, c’est pas mon genre).
Résultat, des tas de cacas baveux partout, qui décrédibilisent totalement le semblant de créativité que j’avais tenté de mettre en œuvre. Les boules, quand même.

Oui, oui, c’est bon. Ca vient. Je vous entends d’ici, à brailler que vous voulez voir ce que ça donne, ces saletés de pâtés de peinture. Ah ça, quand il s’agit de rigoler et de se moquer, y’a du people sur les rangs, hein. Allez, va. La vérité, ça me fait plaisir.

t_shirt_custo

(Tu cliques, c'est magique)

Le plus drôle, dans l’histoire, c’est que je l’aime bien, mon t-shirt bling-bling-cradoc. (Et le moins drôle, c’est qu’il est trop petit. Je ne peux pas le porter sans exploser mes (petits) nénés dedans. Mort de lol, non ?)

Atelier sponsorisé par La Fraise. Pour retrouver les t-shirts originaux, ça se passe ici : www.lafraise.com
Et même qu’avec le code GINFIZZ15, c’est 15 % de réduc’ sur la commande. Hop !

Crédit photos : Alex

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