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Gin Fizz
28 avril 2009

Heart of glass

glace_3Comme j’aime bien être à la méga pointe de la branchouillerie parisienne (rires en fond sonore), j’ai décidé la semaine dernière d’aller tester le dernier concept-bar du groupe Murano, ouvert il y tout juste… pfffouuu… trois ans. Oui, pour l’effet de nouveauté, on repassera, je sais. Mais j’avais en ma possession une (vieille) invitation à aller découvrir le fameux Ice Kube bar, et je trouve que ça aurait été dommage de mourir idiote sans même avoir été coller mon museau là-dedans.

« Mais koitesse que le Ice Kube bar ? », que vous braillez tous en chœur en tapant du pied, assoiffés de découvertes trendy, et ébahis devant la branchitude extrême de ma vie parisienne. Calmos, les jeunes, calmos. Je vous explique : basiquement, c’est un bar entièrement fait de glace, dans lequel on vient se les peler pour boire un petit coup qui réchauffe (généralement de la vodka, puisque ce sont souvent ces marques qui sponsorisent le bidule). Le concept n’est pas tout neuf ; celui de Paris a ouvert il y a déjà moult, et a fait des émules dans pas mal de villes « festives » comme St Trop’ ou Barcelone.

Sitôt la réservation faite, ni une, ni deux, j’enfile une jolie robe et des talons (oui, parce que malgré ce que je racontais dans ce billet, j’essaye quand même de faire des efforts en ‘fillitude’) histoire de faire honneur à la découverte du jour, j’embarque Chéribibi sous le bras, et nous voilà partis pour une expérience givrée.

Avant de pénétrer dans l’igloo, on se fait briefer un chouïa sur ce qui va suivre :
* - 12°. C’est la température du lieu (autant dire que le coup de la petite robe mimi était rudement bien trouvé, pour l’occasion. Je me félicite haut et fort).
* Trente minutes. C’est le temps qui nous est imparti dans le bar glacé (apparemment, au-delà de ce timing, les gens pleurent et tambourinent sur la porte pour qu’on les laisse ressortir vivants. Tout de suite, ça donne envie, je trouve).
* Quatre cocktails. C’est le nombre de verres qu’on pourra déguster dans l’enceinte glacée (et vu qu’on a choisi l’heure de l’apéro et qu’on n’a rien dans l’estomac, je sens qu’il y en a une qui va rouler sous la table fissa. Je ne vise personne).

On nous refile ensuite des doudounes et des gants polaires, histoire de ne pas mourir de froid dès les cinq premières minutes. Ah ouais, d’accord… ça valait doublement la peine de sortir la robe, si c’est pour au final ressembler au casting de « Babar part au ski ». Chéribibi est mort de rire avant l’heure (je me demande ce que ça va donner, lui, après les 4 vodkas, s’il est déjà à moitié shooté ?).

Après un passage en sas d’adaptation (genre à 5°), nous voilà dans le bar glacé. C’est joli. Petit, mais joli. Coloré aussi. Des sièges en glaces sont installés au fond de la pièce (t’as raison, je vais poser mon popotin dessus, pour rester collée à cause du verglas !), un igloo trône dans un coin, des guirlandes de gros glaçons pendouillent ça et là. Sur le bar, les verres en glace sont alignés, et le premier cocktail est servi.

(Note : les photos sont intégralement repompées sur www.linternaute.com. Ah ah, bien sûr que si, j’avais un appareil photo. Dans mon sac. Mais vous ne croyez quand même pas que j’allais me geler les doigts pour le sortir, si ?)

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Ok.
Bon.
« Et ensuite ? », me direz-vous.
Ben, ensuite, soyons clairs : on se fait légèrement chier.

Une fois qu’on a testé que oui, la température est moins froide dans l’igloo (sont pas cons, hein, ces esquimaux, quand même), et que non, on ne va pas piquer un petit sprint ou sauter sur place pour se réchauffer, rapport aux talons (encore une bonne idée, ça !) qui patinent copieusement sur le sol glacé, ben… on se dit juste qu’on a froid. Très, même.

Je reste donc rivée au bar, grelottant dans ma doudoune glamour, à m’enfiler cul sec siroter voluptueusement les boissons proposées.


Dois-je rappeler que j’étais à jeun ?
Dois-je faire un dessin de la situation qui se profile sous vos yeux de lecteurs esbaudis ?
Inutile, je pense…

Les trente minutes passées, nous regagnons le monde civilisé avec l’impression d’avoir des mister freeze à la place des doigts. Ma démarche sur talons hauts se fait de plus en plus chaloupée malgré moi : on pourrait presque dire que je danse le tango toute seule. Je me cramponne fort à Chéribibi pour ne pas me casser la gueule, d’autant que certains fourbes ont eu la sombre idée de placer leur bar d’alcoolique en haut d’un long escalier (si ça, c’est pas un traquenard ?) qu’il faut maintenant redescendre en gardant l’air décent et un tantinet glamour. Ahem.

Vite, vite, trouver un endroit où dîner ! Ohhhh, ben tiens, sont pas cons, au Kube. Il y a un restaurant juste là, en bas, prêt à nous cueillir ronds comme des queues de pelle. Et pas un autre resto à moins de cent mètres du lieu paumé où ils sont allés se planquer. (Surtout quand cent mètres en talons représentent l’équivalent du Paris-Dakar pour moi). Gagné ! On s’écroule sur les canapés, prêts à dévorer n’importe quoi pour éponger un peu cet apéritif alcoolisé, et faire revenir la température à quelque chose de plus doux.

Mon verdict : bien, mais pas top. A faire entre copains (nombreux, pour chauffer l’ambiance), et plutôt le week-end, pour y trouver du monde. Pas donné non plus : 38 euros la demi-heure de congélation intense, avec dégustation de quatre cocktails incluse.

(Et bilan personnel : une angine bien frappée. Qu'on ne vienne pas me dire que je ne me sacrifie pas pour mes lecteurs, après, hein ?)

Ice Kube Bar
1-5, Passage Ruelle – 75018 Paris

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25 mai 2008

La Croisette s'amuse

projecteur_1Mais moi, pas trop, franchement. Parce que qu’est-ce qu’on se fait chier, avec le Festival de Cannes, cette année. Déjà, tout le monde ou presque y tire la tronche, rapport que le soleil a décidé cette fois de jouer à cache-cache. Point de soleil sur la Croisette en 2008. Pour faire sa star derrière les lunettes noires, faudra attendre Roland-Garros et ses gradins vertement sponsorisés Bnp Paribas. C’est sûr, pour les photos people, ça en jette moins que le fameux tapis rouge.

Heureusement que certaines personnes sont là pour nous divertir les mirettes malgré tout. A mon avis, le dieu du mauvais goût peut dormir peinard, il est dignement représenté sur Terre. Mais pour la Palme d’or, j’hésite encore.

amira_casar_en_chanelAmira Casar nous la joue comme Beckham, en affichant un peu plus à chaque apparition publique ses goûts de chiottes en matière de fringues, à la manière de sa copine Victoria. Cette fois-ci, elle hésite entre le look soubrette et le grand échiquier lamé. Oui, comme les Doubitchous, « on ne sait que choisir ». Manque de bol pour nos rétines, elle nous colle les deux ensemble. Allez ma fille, retourne donc jouer aux dames à l’école du style.

gillian_andersonGillian Anderson, que je croyais personnellement disparue en même temps que les dossiers secrets de X-Files, nous fait pourtant son joli come-back délicieusement drapée d’une nappe cirée blanche piquée à la cantine, délicatement ajustée en bustier et vaguement friponnée à la taille pour faire genre. Moi, je me demande bien pourquoi on s’emmerde à faire appel aux grands couturiers pour la montée des marches, quand manifestement ça ne gêne personne qu’on s’habille comme dans « Barbie joue à Casper ».

Quant à Sharon Stone, on l’a vue et revue sous toutes les coutures, sans doute histoire de nous monter à quel point son lifting est un exemple de réussite. C’est vrai, il l’est. Sharon est une très belle femme pour ses ‘tuit ans. La belle affaire.
Sharon, ma grande, faut qu’on cause, toi et moi. Est-ce que tu penses sincèrement que le fait de faire des oreilles de lapin aux gens qui se font prendre en photos avec toi est raisonnable, pour une femme de ton âge* ? Est-ce que tu crois que brailler des « fucking » et des « ass » dans tous les sens à la vente aux enchères que tu animais avec Madonna te fera paraître plus rock ? Est-ce que, vraiment, rire à gorge déployée comme une gamine de huit ans sur les plateaux télé, tous roploplos à l’air, quand on te parle de ces faits, ne dessert pas ton image de femme du monde top classe.
Moi, si. Je trouve. Ok, personne ne m’a demandé mon avis. Mais quand même.

Cette année, comme le furet, le Festival de Cannes est passé par ici et repassera par-là, notamment avec la cérémonie de clôture ce soir. Mais ce sera sans moi. Tapis rouge + impers, je passe.


* Vu dans un reportage télé. Le journaliste ne précise pas combien de verres avaient alors été ingurgités. « Beaucoup » est une réponse qui me semble très envisageable.

31 janvier 2011

Email Diamant (ou j'ai testé pour vous le blanchiment des dents)

dentsRetrouver un sourire ultra bright... Voilà bien une vieille lubie qui me trottait dans la tête depuis des lustres, régulièrement stoppée dans le passage à l'acte par le prix exorbitant pratiqué par mon dentiste ("mmm, non, j'vais plutôt m'offrir quinze jours de vacances, à choisir...") et les techniques un peu olé-olé des cabinets esthétiques qui ont poussé comme des champignons dans les rues de France dernièrement. Et puis une nouvelle offre apparue récemment, sans l'aide de substances (trop ?) chimiques et à un prix d'appel intéressant, m'a fait sauter le pas. C'est donc toute guillerette et détendue que je me suis rendue au centre de blanchiment, la semaine dernière, prête à retrouver mon sourire de star hollywoodienne.

La porte à peine poussée, je suis accueillie par le sourire éclatant et la politesse enjouée de notre hôte, que j'appellerai James pour les besoins narratifs. James est beau gosse, certes, mais surtout digne représentant de son business, avec ses jolies dents blanches bien alignées. A priori, je suis donc au bon endroit pour causer quenottes éclatantes.

James m'installe dans l'un des trois box du cabinet, et me précise le déroulé de la séance. C'est là que je commence à me dire qu'on n'est pas vraiment parti pour une grosse marrade. Moi qui pensais venir me détendre à ma pause déj', je vois bien que je n'ai pas misé sur le bon cheval. (Note personnelle : la prochaine fois, me contenter d'une séance shopping).

On commence par se frotter les dents avec un gel posé sur une mini éponge, afin de déposer toute trace de nourriture et/ou de résidu qui risquerait d'altérer le bon résultat. Je me sens un peu couillonne de me quasi-brosser les dents devant James comme si on se connaissait depuis un bail, d'autant que lui ne se lasse pas de sourire (il a du en voir d'autres, je sais bien), et continue à m'expliquer le processus. Il me dégaine alors une affreuse gouttière en plastoque qu'il remplie d'un gel visqueux, que je vais devoir mordre à belles dents pour bien répartir le produit.

Bon. Quand faut y aller, faut y aller. Et je ne suis pas venue pour enfiler des perles, à ce que je sache. Dont acte. Je mords. Et je me retiens de vomir, aussi, devant la sensation assez étrange de gélatine qui se répand partout dans la bouche. (Je refuse catégoriquement de mirer mon joli look dans le miroir posé en face de moi, sous peine d'avoir envie de me mettre à pleurer, en plus).
James, toujours toutes dents dehors, s'assure que la gouttière est bien placée, et continue à m'expliquer : en me plaçant devant la lumière qui fait agir le produit, je vais devoir sourire le plus possible, "comme si je voulais faire bronzer mes dents". Ah ? Ah oui donc là, je ne vais pas pouvoir dormir peinarde, en fait, c'est ça ? C'est ça.

Impossible pour moi d'articuler le moindre mot. Je marmonne donc un vague "mmmfffpppp" qui pourrait vouloir dire aussi bien "ok j'ai tout compris, ça roule" que "putain mais sortez-moi de là, au secours", et James s'en va, me laissant en tête à tête avec ma gouttière, mon gel visqueux, mon sourire forcé et un superbe film de Yann Arthus-Bertrand pour me distraire (ha ha, c'te blague aussi !)

Pendant près de vingt minutes, je me force donc à sourire de toutes mes dents devant la loupiote bleutée, afin d'optimiser le traitement. Inutile de préciser qu'au bout d'à peine huit, j'ai déjà mal aux maxilaires, et que la jeune femme souriante doit plus ressembler à un poney crispé exhibant ses ratiches.

Diiiiing, le premier round est terminé. James accourt, un grand gobelet à la main, et me demande de retirer la gouttière. Je comprends assez rapidement le pourquoi du comment de la présence du gobelet, à l'énorme filet de bave qui coule en même temps que la gouttière que je retire. Glamour, vous avez dit glamour ? Ah non c'est la porte à côté !
Oui, plus la peine de faire des cachotteries sur le sujet : se faire blanchir les dents est TOUT sauf un acte sensuel et délicat, sachez-le. (James, arrête de me regarder crachouiller ma bave, pitié, j'ai déjà bien assez honte comme ça...).

Une fois l'épisode bave/rinçage de bouche/essuyage terminé, nous voilà repartis pour une nouvelle séance de vingt minutes. Lumière bleue, sourire forcé, film hilarant, tutti quanti...
James passe régulièrement la tête pour demander si tout va bien, et je lui réponds régulièrement un "hunnaaahunnn" courtois.

Au bout de la 3ème et dernière session, je n'en peux littéralement plus de toute cette opération. J'ai l'intérieur de la bouche tout fripé, l'impression d'avoir roulé une mega pelle à un Kiss Kool (rapport au goût mentholé du produit), l'envie d'envoyer bouler James quand il me redemande de sourire à pleines dents, et je connais tout des inondations au Bangladesh, pays cher à Arthus-Bertrand.

Quand sonne enfin l'heure de la délivrance, je suis à deux doigts de
l'infarctus de la mâchoire, et supplie James du regard pour qu'il me débarrasse enfin de tout l'attirail anti-glam'. Re-bavouille, re-crachouille, re-rincage de dents.
Et enfin, tadaaaaammmm, résultats en direct live dans le miroir du cabinet. Wouhaaa, ça flashe ! Mes dents sont effectivement plus blanches, et surtout, leur teinte est bien uniformisée, ce qui donne un bel effet fraicheur et netteté à mon sourire. James me prévient que la teinte va redescendre d'une tonalité d'ici douze heures, mais que je vais garder le bel effet uniformité pendant quatre à cinq mois, en fonction de mon mode de vie (cigarettes, café, thé...).

Hé bien, merci pour tout, au revoir, à la prochaine, bonjour chez vous (vite, partir d'ici, avant qu'on ne me fasse le moindre chantage avec les images volées de ces situations embarrassantes et baveuses que je viens de vivre).

Verdict à dix jours de l'opération : La teinte wouhhaaaaouuu obtenue à la sortie du cabinet est effectivement retombée, peut-être un poil plus que ce que j'espérais, d'ailleurs. Je conserve néanmoins une bonne régularité de teinte sur l'ensemble des dents. Gros bémol cependant en ce qui me concerne : deux endroits des gencives complètement irrités depuis le traitement, que je soigne à grands renforts de gel-pansement et bain de bouche. Je précise que j'ai les gencives ultra sensibles, et que l'amie qui a réalisé le blanchiment en même temps que moi n'a pas rencontré ce problème.
Bilan de l'opération et note personnelle : 6/10.   


27 novembre 2006

Dernière séance

cin__2Avant, quand on voulait aller voir un film au cinéma, c’était tout con. Suffisait de se pointer à l’heure de la séance choisie, d’acheter son billet, et d’aller se vautrer confortablement dans les fauteuils couleur caca d’oie des salles obscures en attendant le début du film. Pour patienter, on pouvait même héler une ouvreuse qui se ruinait le dos en trimballant son panier en bandoulière rempli de Chocoletti lait-noisettes, popcorn Baff, cônes Gervais et autres cochonneries calorifiques « en vente dans cette salle ».
En gros, avant, c’était peinard.

Aujourd’hui en revanche, quand on veut se faire une toile, c’est tout juste s’il ne faut pas s’y prendre six jours à l’avance, histoire d’avoir le temps de monter sur pied le plan d’attaque pour pouvoir aller voir le film qu’on veut à la séance qu’on veut. Sous peine de se retrouver en rade devant les écrans plasma des multiplex dix-huit salles, qui affichent « complet » pour le film voulu. Perso, ça m’a fait le coup deux fois de suite la semaine dernière.

Maintenant, j’ai pigé. Quand j’ai prévu d’aller au ciné, je réquisitionne les troupes une semaine avant le jour J. Ensuite, je répartis les rôles : toi, tu répertories les salles qui proposent le film et tu me fais une liste Excel par arrondissement. Toi, tu évalues combien de personnes ont une carte UGC, combien une carte Gaumont, combien s’en contrefoutent (cette histoire de carte, entre nous, c’est une bonne rigolade pour espérer aller tous ensemble voir le même film). Toi, tu checkes les heures des séances, VO, VF, dolby stéréo et tout le tintouin. Moi, je centralise les infos, et je tranche. Evidemment, personne n’est jamais d’accord avec ma décision. Au final, ça me colle une migraine du feu de dieu, et j’arrive au ciné avec l’envie de trucider le mec de la pub Mediavision, dont je ne peux plus saquer ni la tronche, ni la musique.

Non, mais sinon, c’est sympa, le cinéma. Ca manque juste un chouia de spontanéité, mais c’est sympa.

Et puis c’est sans compter la faune étrange qui peuple parfois les salles obscures :

Il y a ceux qui chuchotent entre eux pour se raconter à nouveau l’histoire, au cas où ils auraient loupé un détail capital. Ceux qui ponctuent toute scène d’amour de smaaacks sonores et dégoulinants de mièvrerie, ou au contraire, ceux qui soupirent de frustration quand à l’écran, Brad roule une méga pelle à Angelina. Ceux qui nous interpellent vingt minutes après le générique de début pour nous demander d’un air horrifié si « ça va être en V.O. pendant tout le film ? ».

Il y a ceux qui ont le rire un peu facile ou un peu trop prononcé. Ceux qui ont choppé une quinte de toux taille XXL et qu’on préfère ne pas avoir à côté de soi, sous peine de ne plus rien capter aux dialogues du film. Ceux qui ont oublié d’éteindre leur portable, ou ceux qui décrochent carrément en pleine séance (« Allo ? Oui, j’peux pas t’parler là, j’suis au cinéma… »).

Il y a ceux qui mâchonnent leur popcorn avec autant de classe et de discrétion qu’un bovidé dans son pré. Ceux qui préfèrent attendre une scène cruciale du film pour gonfler tout le monde avec le bruit d’ouverture d’emballage de leur Magnum trois-chocolats. Ceux qui remuent à la paille les glaçons au fond de leur Fanta grand modèle jusqu’à ce qu’ils aient bien fondu. Ceux qui farfouillent dans leur sac ou leurs poches pendant des heures, en remuant copieusement au passage trousseau de clés, porte-monnaie tintinnabulant et paquet de kleenex bien bruyants.

Il y a ceux qui nous demandent de nous déplacer « juste d’un siège », sauf que maintenant, on est assis derrière le brushing de Sonia Rykiel et on voit que dalle. Ceux qui mesurent 2m12 et qui choisissent de s’asseoir pile poil devant nous, alors que toute la rangée est libre. Ceux qui restent debout plantés au milieu de la rangée pendant les bandes annonces, le temps pour eux 1- d’enlever soigneusement le manteau, 2- le plier, 3- le déposer proprement sur le siège d’à côté, 4- épousseter le siège qu’ils ont choisi, 5- finir par enfin poser leur cul délicat. Ceux qui arrivent une fois que le film est commencé, et qui mettent des heures à trouver une place (« oui, mais il fait tout noir, je vois rien ») (je m’en fous, je veux pas le savoir, tu te magnes). Ceux qui s’étirent comme un chat au beau milieu du film, les bras en l’air au dessus de la tête, pensant sans doute que tous ceux de derrière pioncent depuis belle lurette et que ça ne les gênera pas.

Y’a des fois, franchement, j’me dis qu’un bon DVD chez soi…

3 août 2007

On connaît la chanson

disque_1Et paf ! J’me suis encore fait refiler un questionnaire blogobullesque. Cette fois-ci, c’est elle, la coupable. Et le but du jeu, c’est de répondre aux questions par une chanson, dont le titre, les paroles ou la musique pourraient exprimer mes pensées mieux que des mots. Ou différemment.
(Ouais, bon, ok, j’ai un peu trichouillé. A la base, fallait laisser faire le hasard du lecteur mp3 qui choisissait les réponses pour nous. Mais franchement, je voyais pas trop l’intérêt…)

Tu vas encore me dire que ça ressemble à un post de feignasse qui n’a pas envie de trop se fouler. Mouais, c’est pas faux. En même temps, j’aurais aussi pu me REbarrer en vacances sans rien te coller à lire ici, et ça aurait encore chouiné. Alors faudrait voir à pas trop déconner, tu saisis ?

Je tiens à dire que les musiques choisies ne reflètent pas toute la panoplie complète de mes préférences musicales. En vrai de vrai, j’ai des goûts de chiotte bien pires que ça.

1 Comment vous sentez-vous aujourd’hui ?
Nan, cherche pas de signification dans le titre. Rien à voir. Mais celle-là, c’est juste moi, aujourd’hui.

2 Comment vos amis vous voient-ils ?
Ah ! Enfin l’occasion de me la péter un peu. Alors, voyons voir... j’hésite entre
ou
(oué oué, Tom Jones, carrément. Peur de rien, moi. Et encore. J’aurais pu te mettre "Sex bomb", tant qu’on y était. Mais après, on va dire que j’me la raconte grave, c’est bon, merci.)

3 L’histoire de votre vie ?
Ouais. Pas si facile, d’être une "femme libérée", comme on dit. Y’aurait comme qui dirait encore du taf. (Et te marre pas, parce qu’au début, je voulais te mettre Britney et son "Stronger than yesterday". Là t’aurais clairement pu te foutre de moi.)

4 C’était comment, le lycée ?
Assumer les nénés qui poussent d'un coup et les remarques désobligeantes des petits mectons boutonneux qui tueraient leur mère pour trois poils au menton… toute une époque.

5 Qu’est-ce qui vous fait avancer dans la vie ?
Un mec pas con a dit un jour « I have a dream ». Du coup, je me suis dit que moi aussi. Y'a pas de raisons.

6 Et dans les moments de doute ?
Je l’écoute, elle. Ca me calme direct. Je relativise un chouïa plus, après…

7 Celle qui pourrait décrire votre personnalité ?
Légère petite tendance à ne jamais me satisfaire pleinement de ce que j’ai. Un défaut comme une qualité, quelque part.

8 L’amour, ça vous inspire quoi ?
Ca dépend, quand même. Parfois, c’est ça

En ce moment, c’est plutôt ça


9 Quelle musique pour votre mariage ?
Mmm, bof, chais pas trop. P’têt ça, mais juste pour rire


10 Et quelle musique pour votre enterrement ?
Ca devrait faire l'affaire. En même temps, j'ai un peu envie de te dire que je m'en fous, vu que je serai pas là pour l'entendre.

11 Des projets pour ce soir ?
Ouais, bah là, si tu t’arrêtes au titre, t’es mal, forcément. En gros, si c’est trop compliqué pour toi d’écouter, ça parle de greluches qui vont faire la fête et draguer. Je te fais pas de dessin, c’est bon ?

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19 septembre 2007

Classe mannequin

mannequin_2Je crois vous avoir déjà dit que les photos et moi, on n’était pas très copines. Bon. J’ai pas changé d’avis sur le sujet, je vous rassure tout de suite. Plus crispée que moi devant un objectif, y’a pas. Ou alors, si, mais c’est Catherine Deneuve après une douzième injection de botox.
Pourtant, quand on m’a demandé si je voulais participer à une opération lancée par Pantène, dans laquelle j’allais avoir la chance de me faire coiffer, maquiller et photographier par des pros dans un vrai studio photo, allez savoir pourquoi, j’ai sauté sur l’occasion.

Pantène, si vous ne voyez pas ce que c’est, c’est parfaitement normal. Cette marque de shampoing totalement has been n’avait pas communiqué depuis des années, mais a décidé dernièrement de se remuer le popotin (et il était temps) et de relancer toute sa gamme de produits et ses publicités, basées sur « la révélation de la femme, de sa beauté et surtout de sa vraie personnalité ». Ouais, rien que ça.

Au pré-rendez-vous, on m’a demandé de venir au shooting habillée en noir et de ne pas me maquiller d’avance. Ah ? Bon, le noir, c’est ok, ma penderie en est blindée. Pour ce qui est du « no make-up », j’arrive donc le jour J avec le teint froissé, les traces de draps encore imprimées sur la joue, et deux sournois petits boutons qui ont eu l’indécence de pointer leur nez la veille, suite à l’excitation de toute cette opération. Au top-niveau, quoi. Normal.

Après un shampouinage délicieusement relaxant, Seb le maquilleur attaque les travaux de gros œuvre, tandis que Céline la manucure cherche à tout prix à mettre en valeur ce qu’il reste de mes ongles non mordillés par toute la nervosité et le stress de ma vie de jeune femme citadine battante et dynamique (là c’est too much ou bien ?). 

On décide de mettre l’accent sur les yeux avec « un regard smoky » et de faire un « brushing flouté ». Mais faites donc, mon cher, faites donc. Perso, je sais tout juste mettre du mascara sans déborder, alors ton œil smoky, là, tu vois, ça me parait un peu le bout du monde.

Peu à peu, dans le miroir, la transformation opère. Adieu les petites ombres et les imperfections du visage, tchao les marques de fatigue. Les pinceaux virevoltent autour de moi, encore un peu de poudre par ici, un coup de babyliss par là, et au bout de soixante quinze minutes, tadaaaaaaaaaammmm, je suis prête à faire le grand show devant les projecteurs.

Prête ? Heu… attends, pas sûr.

Parce que c’est bien facile de faire la conne devant l’objectif avec ses amis aux anniversaires ou aux soirées un peu arrosées. Mais là, il est midi (donc on oublie direct la triple vodka qui pourrait donner le petit coup de pouce), je suis seule devant un grand mur blanc, les projecteurs sont braqués sur moi, et l’équipe photo attend que je veuille bien me détendre suffisamment du string pour commencer à bosser un peu, parce que merde quoi, on n’est pas venu là pour peigner la girafe.

Bon. Ben. Ahem. Je me lançe, hein. Allez…

making_of_pantenePendant que je me dandine comme une pintade malheureuse (Oui oui, c’est bien moi, sur la photo, là. On ne me voit pas ? C’est fait exprès…), un flot de questions métaphysiques jaillit dans ma tête. Est-ce que je dois sourire ou tirer la gueule, comme les vrais mannequins ? Ah, là, j’avais pas les yeux fermés ? Et dans cette position, j’ai l’air con, ou j’ai l’air con ? Et mes mains ? Je les colle où, mes mains, maintenant, hein ? Dans les poches, ça fait gourde. Sur les hanches, ça fait campagnarde. Dans les cheveux, ça fait fausse Cindy Crawford pour Elsève, bonjour la concurrence déloyale. Et si je triturais nerveusement mon collier, tiens ? Aïe, merde, j’ai failli me le prendre dans l’œil en jouant avec. Bon, pour la peine, je remets pour la cent-huitième fois une mèche imaginaire derrière l’oreille gauche.

Pfff, c’est pathétique, je suis pathétique. Sainte Kate, venez-moi en aide, viiiiiiiiite.

Le photographe me souffle quelques idées de pause, que je tente de réaliser plus ou moins brillamment. Et à ce propos, j’espère qu’il a bien viré de sa pellicule la série de photos où je manque de me casser la gueule depuis les sommets de ma chaise haute, légèrement déstabilisée que j’étais par le vent froid du ventilo réglé sur puissance maximale, et supposé apporter « un souffle d’air frais dans les cheveux ». (Ca, pour être frais, c’était frais, vu que je me les suis caillées copieusement, devant ce machin).

Finalement, il décide qu’il a ce qu’il faut dans la boîte, et qu’on peut arrêter le carnage. Bon, évidemment, il est smart le mec, il l’a pas dit comme ça. Mais pour moi, c’est un peu kif-kif.

Je suis tellement soulagée d’en avoir fini avec ce supplice que je me rue avec grande classe sur les macarons et les mini-sandwichs prévus par l’équipe pour les petites faims. "Ranafout’" du rouge à lèvres à ne pas abîmer, maintenant.

Après m’être remise de mes émotions (et avoir englouti un tiers des petits fours), je songe mollement à reprendre mes clics et mes clacs pour retourner au boulot. Dans le métro, j’ai la sensation d’être reluquée par tout le monde. « Hé ouais, les gars, mattez-moi ces yeux revolver et cette chevelure de déesse ». Bon, en fait, ils ont juste l’impression que je me suis maquillée à la truelle, rapport à l’épaisse couche de fond de teint que j’ai sur la tronche, et qui se justifie vraiment sous les flashs et les projecteurs, mais qui fait nettement plus pitié sous les néons blafards du métro. Pour tout vous dire, la séance démaquillage du soir prendra trois fois plus de temps que d’habitude…

Le résultat final ? Vous voulez voir ? Vraiment ?
Ben, je ne l’ai pas encore… mais un jour… peut-être… si vous êtes sages… !

PS : Malgré mon manque notoire d’aisance et de naturel devant les objectifs, je tiens quand même à remercier toute l’équipe d’Heaven et ses partenaires pour le moment très sympa que j’ai passé en leur compagnie.

8 novembre 2007

Avec les compliments de la maison

ballon_2Dans une de ses chansons, Marc-les-yeux-revolver s’acharne à complimenter une greluche en lui répétant en boucle "qu’est-ce que t’es belle" alors que la greluche en question s’obstine, elle, à lui répondre d’un ton boudeur "j’me sens pas belle".
Bon. A part illustrer une fois de plus l’idée que les hommes et les femmes ont décidemment encore du taff pour se comprendre, que peut-on en déduire ?
Ben déjà, que les hommes nous préfèrent souvent quand on présente un léger petit déficit niveau confiance en soi. Apparemment, le mythe de la wonderwoman canon de la tête aux pieds, ultra bien sapée, à la carrière brillante, bonne cuisinière, mère de famille bienveillante et attentionnée le jour et amante allumeuse la nuit, c’est finito. Et tant mieux, j’ai envie de dire, parce qu’elle commençait à nous faire un peu chier, celle-là. Non mais c’est vrai franchement. A part filer des complexes aux nanas, et foutre la pétoche aux mecs, elle servait à que dalle, sinon à faire beau dans les pubs Ricoré des années 90.

Aujourd’hui, les choses ont changé. La fille parfaite et sans ratures est retournée sourire de toutes ces dents trop blanches dans les pages des magazines. Les hommes lui préfèrent les Cendrillons des temps modernes, avec leurs fêlures, leurs incertitudes, leurs questionnements métaphysiques et leurs complexes souvent infondés.

Ce qui fait qu’on assiste parfois à des conversations légèrement saugrenues, du genre :
-         Tu trouves que j’ai un gros cul ?
-         Mais moi, je le préfère comme ça, ton gros cul, tu sais…
-         ... ... ... T'es vraiment un sale con, toi !
Aaaaah, l’amoûûûûûuûr… Faites un compliment à une fille, recevez une baffe. (En même temps, faut voir le compliment...)

Du coup, je me pose la question : est-ce que ce sont vos compliments qui sont souvent foireux et à côté de la plaque, ou est-ce que c’est nous qui ne savons pas recevoir vos éloges ? Parce que s’il faut lire entre les lignes, sérieux, filez-moi le décodeur tout de suite, hein.

Surtout que moi, si vous voulez tout savoir, j’ai un vrai problème avec les compliments, en règle générale. Déjà, j’ai un mal de chien à en faire. Ca ne m’empêche pas de penser parfois beaucoup de bien de la personne en face de moi (encore heureux) mais le dire avec des mots, pffffiouuu, c’est super compliqué pour moi.
Je ne sais pas non plus les recevoir, ces foutus compliments. Quand on m’en fait un trop direct, je trouve ça louche et j’y crois moyen. Quand c’est un peu plus subtil, je traque la faille. Genre "ok, elle me dit que j’ai super bonne mine… à partir de quel moment elle me demande de venir l’aider à emménager dans son nouvel appart au sixième étage sans ascenseur dimanche matin à huit heures ?". Et quand c’est trop subtil, je ne les vois pas.
A l’inverse, quand on me fait zéro compliment, je chiale que personne ne m’aime, que la vie c’est trop nul et que franchement, si c’était pour en arriver là, c’était même pas la peine de (bruits de sanglots étouffés rendant la fin de la phrase incompréhensible).

Oui. Je sais. N'en dites pas plus. Je suis chiante et compliquée. Mais ça fait partie de ma panoplie de fille non-parfaite.

18 août 2008

Au bonheur des dames

bonheur_11Paraîtrait que je râle beaucoup. Et souvent. Mouais, pas faux. Mais en même temps, je sais aussi me réjouir de plaisirs simples, et parfois très idiots. Comme par exemple :

- Faire éclater les bulles du papier-bulle. D’abord une par une, plop plop… Puis en tordant d’un grand coup sec le papier : concert de pétard en ré mineur. J’adore ! (des plaisirs simples, je vous dis…)
-
Recevoir une carte postale. Qui envoie encore des cartes postales, aujourd’hui, hein ? Hé ben, pas grand monde…
-
Démouler un Flamby et ne m’autoriser à n’y poser la cuillère que lorsque le caramel a entièrement recouvert le flan. Généralement, y’a toujours un côté où ça ne veut pas couler comme il faut. Délicieux supplice de l’attente…
-
Ricaner devant le ‘Point Route’ de Bison Futé qui annonce des journées rouges et des embouteillages dans tous les sens, quand je suis assise bien peinarde sur mon canapé, à boulotter du chocolat Côte d’Or.
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Observer à la dérobée le chat se choisir une position pour roupiller. Ca tournicote dans tous les sens pendant des heures, c’en est à la fois émouvant et ridicule. Ou bien admirer son sens du rangement quand il s’assied bien droit, toutes pattes camouflées sous lui et que sa queue vient enrouler tout ça. Surface totale au sol : même pas 10 cm². Trop fort, mon chat ! Il devrait bosser chez Ikéa.
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Gagner 2 euros au Banco. Ou au Millionnaire. A ce stade, je fais pas la difficile, notez.
-
Manger les Dragibus en les triant par couleurs. Et garder les rouges et les roses pour la fin, parce que ce sont les meilleurs.
-
Arriver sur le quai en même temps que le métro. Je m’abrutirai devant les affiches publicitaires une autre fois.
-
Trouver une place assise dans le wagon le matin à l’heure de pointe, me faire la réflexion que c’est rare, mais bien agréable. Encore mieux : trouver une place assise, et faire tout le trajet sans croiser un accordéoniste qui ne vienne me casser les oreilles avec une reprise fracassante de ‘La Foule’ d’Edith Piaf (qui ne doit toujours pas s’en remettre, là où elle est, la pauvre).
-
Entendre quelqu’un me dire que ma robe me va bien. Ou que j’ai bonne mine. Ou que ma robe me donne bonne mine (mais c'est plus rare, évidemment…)
-
Ecouter l’orage tomber et le tonnerre gronder, bien au chaud sous ma couette, quand je sais que je n’aurai pas à mettre le bout d’un orteil dehors avant le lendemain matin.
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Effeuiller une marguerite : il m’aime, un peu, beaucoup, passionnément… Tricher pour tomber sur "à la folie". Sourire niaisement.
-
Sortir de la boulangerie avec une baguette encore toute chaude. Me remplir les narines de cette bonne odeur de pain frais. Entamer le pain par petits bouts. M’apercevoir en bas de chez moi que j’ai descendu la moitié de la baguette, faire demi-tour, et retourner en acheter une nouvelle.
-
Trouver un colis surprise dans ma boîte aux lettres. Vérifier que je n’entends pas tic-tac à travers l’enveloppe avant de le remonter chez moi.
-
Lire les commentaires que vous laissez sur tous ces billets passionnants que je vous bricole (mode *slurp slurp aux lecteurs*) (nan, sans déc’, ça, j’adore, c’est vrai !).

Allez, à vous ! Jouez pas les égoïstes, racontez-nous un peu vos petits plaisirs, même les plus stupides. Promis, personne ne se moquera. Ou alors, juste un tout petit peu... ;)

(Article posté le 21 janvier 2007).

17 novembre 2008

Tri (un peu trop) sélectif

tri_1Tous les ans, c’est pareil. Ca me prend un jour, comme ça, sans prévenir, un peu comme une envie de faire pipi. Un matin, je contemple tout le bordel accumulé dans mon appartement durant les derniers mois, et le verdict tombe comme un couperet : faut vraiment que je fasse du tri. Le problème, c’est que j’ai une conception un peu particulière du tri, moi.

Généralement, quand on se lance dans cette aventure, on ne tergiverse pas trois plombes sur les trucs à trier. Soit on jette/donne/vend, soit on garde. Par exemple, les factures EDF et la télécommande de la télé, on garde (parait que ça peut servir). Le bouchon en liège sculpté offert par petit cousin à notre dernier grand repas familial, on jette (enfin c’est mon point de vue). Jusque là, facile.

Là où je finis toujours par me faire sacrément avoir, c’est quand vient le moment de trier des trucs improbables qui ne me sont pas vraiment nécessaires (je pense qu’on peut décemment avancer sans prendre trop de risques qu’une mini peluche rapportée de Nouvelle-Zélande n’est pas nécessaire), mais que je ne peux pas me résoudre à jeter pour autant (elle m’a été offerte par un ex, je pratique du vaudou dessus).
Autant dire qu’à partir de là, je suis grave dans la merde, parce que je sais que je vais y passer le reste de ma journée, voire de mon week-end. (Note pour moi-même : la prochaine fois qu’une envie de « faire le tri » me prend, je pose d’abord trois jours de rtt).

Pensant être super maligne (c’est là que je me marre), j’instaure donc brillamment la troisième catégorie. Désormais, je jongle entre « à jeter », « à garder », et… « à voir ». Parce que, quand même, c’est pas évident de décider du sort d’une vieille tasse ébréchée et d’un vieux pull quasi troué aussi rapidement. Il y a bien là matière à intense réflexion. Enfin, je trouve.
Inutile de vous dire qu’à la fin de la journée, la pile de trucs « à voir » s’élève jusqu’au plafond, et que rien n’est vu du tout, puisqu’il faut tout reprendre à zéro. Sans commentaire.

Je reprends, donc. La boîte de cd vide mise de côté en me disant que je vais bien finir par retrouver le disque à ranger dedans, finalement, je jette. De toute façon, j’aime pas Zazie. Le vase hideux offert par Sylvie et Paul à mon dernier anniversaire, idéalement, je le collerais bien à la cave (pour pouvoir l’en ressortir et l’exhiber sur ma cheminée en cas de visite des amoureux), mais en fait… oh… oups… comme je suis maladroite… l’est tout cassé, maintenant. Et nous sommes d’accord, un vase qui fuit, ça ne sert à rien. Hop, poubelle.

Niveau fringues, c’est plus problématique. Mon pull doudou en cachemire tout mité, ça fait déjà huit ans qu’il est là, fidèle au poste. Inmettable sauf pour traîner, déformé, délavé sur les manches. Oui, ben le tye-and-dye est à la mode, non ? Dans ce cas, il peut rester encore un peu. En revanche, la jupe noire jamais portée à cause de sa coupe « originale » (mmmoui, on peut dire ça comme ça), ça m’embête de ne pas lui donner sa chance, quand même. J’essaye la chose (ce qui implique d’aller fouiller au fond du placard pour en sortir également collants et escarpins. Bilan : vingt minutes perdues), et je trouve qu’elle est un chouïa trop longue, en fait. Ah… ben voilà. Problème résolu : création d’une quatrième catégorie « à faire retoucher ». Je pense que dans un an, la jupe et les autres trucs fourrés avec n’auront pas bougé de dessous le lit, mais en attendant, pfffiouuuu, j’avance super vite dans mon tri.

Jusqu’à ce que je tombe sur la boîte de vieilles photos et vieilles lettres d’amour. A ce moment précis, compte tenu du foutoir taille XXL qui règne dans tout l’appart, un être normalement constitué se dirait que c’est globalement le genre de truc qu’on garde, mais qu’on ira verser sa petite larmichette de nostalgie en se replongeant dedans une autre fois (genre une fois où on n’aura pas l’équivalent de trois bennes à ordures en vrac dans le salon). Moi, non. Moi, je me mets sur « pause », je pousse du pied les quarante-huit fringues étalées sur le lit, et je m’installe confortablement pour revoir les trombines des copains du collège ou relire les déclarations enflammées de Thibault, 3èmeB.
Quand j’ai enfin fini de remuer le passé, il est 22h bien tassées, et j’ai zéro envie de me remettre à mon tri qui tue. En même temps, je n’ai pas trop le choix si je veux retrouver parmi les diverses piles le chemin de la cuisine pour aller manger un morceau.

Heureusement, parmi toutes les choses à jeter ou non, il y a pas mal de trucs sur lesquelles je ne transige même pas. Les légumes légèrement ramollis dans le bas du frigo, c’est poubelle d’office par exemple. Pas d’états d’âme. Et ça n’a rien à voir avec le fait que je les achète juste pour me donner bonne conscience, en sachant pertinemment que je ne prendrai jamais le temps de les éplucher. Pareil pour le pain légèrement rassis, qui file direct à destination de « à jeter » sans passer par la case départ ni toucher les 20 000 francs. Mon grand-père m’aurait dit « on voit que t’as pas fait la guerre, toi » (toujours à se vanter, celui-là), mais si on trouve à critiquer même quand j’essaye de gagner du temps dans ma corvée de tri, je vous le dis tout net, je jette l’éponge, aussi. Vous vous débrouillerez sans pour ramasser les miettes. Et toc.

1 décembre 2008

Like a virgin

spa_2A priori – et jusqu’à preuve du contraire – je suis une vraie fille. Avec tout ce que ça implique en terme de salle de bain dégoulinante de produits de beauté, et d’étagères à make-up dignes du plus grand Séphora de France. Oui, mais… Jusqu’à la semaine dernière, je n’avais encore jamais mis les pieds dans un vrai institut de beauté. Mes connaissances en la matière se limitaient au passage express chez « Epil Minut’ » ou à une virée au Hammam entre nanas.
Et puis un jour, j’ai eu trente ans. Et des copines bien informées ont eu la bonne idée de m’offrir un soin dans un institut renommé. J’allais enfin perdre ma virginité dans ce domaine…

Ding dong. « Bonsoir, j’ai rendez-vous pour un soin ». Les deux hôtesses de l’accueil, impeccablement brushées et manucurées (what else ?), m’accueillent avec un sourire large comme une banane, me donnent du « bonsoir », du « bienvenue », du « mademoiselle » (bon point) et du « puis-je vous offrir une boisson pour patienter ? » dans tous les sens, le tout dans un quasi-murmure pour ne pas nuire à la quiétude des lieux. J’en trouverais presque ça flippant, si je n’étais pas déjà à moitié shootée par les odeurs d’huiles essentielles qui flottent dans l’air. Bosser dans un spa, c’est mieux que la fumette, on dirait.

Installée sur mon canapé moelleux, je reluque à loisir la beauté des lieux, quand une minette m’apporte en trottinant mon thé fumant et me propose un peu de lecture. Elle est mignonne, celle-là, mais vu que l’éclairage est uniquement fait à base de bougies, je ne compte pas m’esquinter les rétines pour lire un Elle que je reçois de toute façon directement dans ma boîte aux lettres. Je décline poliment, et attrape ma tasse de thé pour regarder l’étiquette. Hé hé, tiens, je l’aurais parié, que ce ne serait pas un vulgaire Lipton Yellow, leur truc.

Ca y est, les odeurs magiques ont fait effet : je suis la Reine de Saba, vautrée sur son sofa, attendant paisiblement d’être bichonnée de la tête aux pieds. Ordre et beauté, luxe, calme et volupté. En gros, je commence à m’y croire sévèrement.

Je n’ai pas fait illusion très longtemps, à vrai dire.

L’esthéticienne chargée de réaliser mon soin vient me sortir de mes pensées, et m’embarque avec elle dans la cabine. Au passage, elle me demande si j’ai besoin de passer aux toilettes avant, « parce que nous allons passer une heure et demie ensemble ». Oh, mais je vois que j’ai affaire à une connaisseuse.

C’est une fois dans la cabine que les choses sont devenues tendues. La fille m’explique brièvement comment va se dérouler le soin, et me demande de me déshabiller entièrement en me tendant un string en papier jetable.
Heu. Oui. Donc « entièrement », c’est ça ? Non parce que j’avais pas vu le truc comme ça, en fait. En même temps, pour ne pas saloper mes sous-vêtements avec l’huile de massage et pouvoir être massée de partout, c’est quand même mieux, n’est-ce pas bien sûr.
Je m’exécute donc et me déshabille, avant d’enfiler ce… cette chose, là. Je refuse catégoriquement d’appeler ça un « slip », vu la tronche que ça a sur moi. Parce que bon, je voudrais pas avoir l’air de la ramener ou de faire ma prétentieuse, mais il faut quand même savoir que ces gentils trucs jetables n’existent qu’en une seule taille. Elastique, certes. Mais tout de même. Et qu’on aurait pu en mettre au moins deux comme moi là-dedans. Résultat, j’ai deux ficelles qui se baladent sur mes hanches, et un vague bout de tissu flottant autour de ma mimiquette. Ridicule. Je me sens aussi couillonne qu’une poule portant un tutu de danse. Dans la famille « godiche », je demande la fille. Oh, bonne pioche !

Histoire de ne pas avoir à trop gambader le cul à l’air, je m’étale rapidement de tout mon long sur la table de massage, et j’attends que madame la technicienne de surface corporelle revienne commencer son boulot. A partir de là, je laisse mes neurones déconnect… pfff, tu parles oui ?!! Dans ma tête, c’est le festival du 14 juillet des interrogations débiles et saugrenues : un vrai feu d’artifice.

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Mais… elle met pas trop d’huile, là ?
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Ca sent chelou, ce truc, non ?
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Ah tiens, elle commence par là, j’aurais pas fait comme ça, moi.
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Haaaaan, j’espère que je suis bien épilée…
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Hé, mais elle m’en colle plein les cheveux, cette garce !
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Oh merde, j’ai pas payé ma mutuelle ce mois-ci.
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Tiens, ça, j’en parlerai sur le blog.
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Non, pas les pieds, je suis chatouilleuse, NON. Ah pardon, vous les avez reçus dans le nez, c’est ça ? Oups.
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Ils pourraient mettre un peu de musique, quand même.
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Ah oui, là, c’est pas mal, aaaaah oui, c’est bien, ça…
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Mmmmm…
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Zzzz zzzzz zzzzz

Oui. Y’a un moment où j’ai quand même fini par décrocher et me laisser complètement aller. Je me souviens juste du petit « et voilà » murmuré au dessus de moi, juste au moment où Georges Clooney me disait qu’une peau si douce méritait vraiment d’être… « et voilà ».
Gnéééé ? (Attends, Georges ! Quoi ? D’être quoi, bordel ? Je veux savoir, laissez-moi finir ce rêve !).

Je redescends de mon nuage (et de la table de massage), les jambes un peu en coton et la tête embrumée (je persiste à penser que la Douane devrait perquisitionner ici, y’a un truc de pas très catholique dans les produits utilisés, c’est obligé).

J’ai le corps gras comme une frite du Quick, mais l’esthéticienne me précise que pour conserver les bienfaits plus longtemps, il est mieux de ne pas prendre de douche en rentrant. Mouiis, très bien, ma cocotte. Mais j’imagine que vous ne prenez pas en charge les tickets de pressing des fringues et des draps imbibés d’huile ? C’est bien ce qu’il me semblait, aussi.

A l’accueil, je remplis béatement une fiche de satisfaction, devant les mêmes hôtesses que tout à l’heure qui, malgré l’heure tardive, ont toujours l’air d’avoir avalé un cintre avec leur sourire figé. En même temps, à voir ma tronche de ravie de la crèche, je ne devrais peut-être pas leur jeter la pierre.
Dans un dernier murmure (j’apprends vite) de « merci la compagnie », je m’emmitoufle dans mon écharpe et regagne le froid et l’agitation de la rue. Fin de la parenthèse enchantée. (Et moi, dans l'histoire, je me suis juste découvert une nouvelle drogue).

23 février 2009

Service (mal) compris

pourboireJ’ai beau être une fille bien sous tous rapports (y’en a un seul qui moufte à ce sujet, ça va très mal se passer), il y a vraiment un domaine où je me trouve godiche au possible : toutes ces histoires de pourboires me fatiguent au plus haut point. J’en laisse un ? J’en laisse pas ? Et si oui, combien ? Et comment le faire de façon ni ostentatoire (genre "tenez, pour vous, petit personnel") ni trop discrète (genre raflé en douce par les voisins d’à côté pour payer leur propre conso). Non, franchement, ce truc-là, c’est une affaire à me rendre chèvre.

Oui, je sais. Vous allez me dire "c’est simple : tu donnes quand t’es contente, et tu donnes pas quand t’es pas contente". Ah super, merci. C’est vrai que je pourrais arrêter ce billet ici, du coup. Et aller regarder une série ou deux sur mon ordi au lieu de m’enquiquiner la vie à écrire des trucs sur ce blog. C’est vrai. Mais c’est mal me connaître.

Perso, en matière de pourboire, j’ai une échelle de valeur assez relative, totalement basée sur le feeling-power. Par exemple, je donne uniquement au chauffeur de taxi qui ne m’a pas pris la tête tout le trajet à me faire son 36 15 my life ou à me demander sur un ton niais si « alors on est sortie, ce soir ? » (non non, la robe de soirée et le maquillage de pouffiasse, c’est juste pour aller louer un dvd). Parce que moi, j’aime bien être peinarde dans un taxi, regarder la rue défiler en repensant à ma soirée, ou envoyer un sms de débrief à Meilleure Amie.
En revanche, si faut faire la moitié du boulot à la place du mec, lui indiquer le trajet par le menu (alors que même le GPS le lui dit, de ‘tourner à droite’) ou lui conter fleurette pour lui faire passer le temps, merci bien, mais moi, je prends le bus, c’est moins cher. A ce rythme-là, faudra bientôt passer soi-même en cuisine au resto pour se faire cuire son propre steak bleu ou à point.

Dans les salons de coiffure, en revanche, c’est une autre paire de manches. Et mon ‘feeling-power’, je m’assois dessus, direct. Parce que là, bêtement, je me sens obligée de donner un petit quelque chose à la pauvre fille qui vient de batailler deux heures quarante avec mes cheveux pour leur donner un doux reflet blond californien (même si j’ai juste envie de pleurer en voyant le résultat merdique), ou bien à celle qui s’est acharnée des plombes le séchoir à la main (et la goutte au front) pour me faire le brushing de Jenifer Aniston (elle a eu chaud – très chaud – je peux le sentir d’ici. Et il n’est que 12h45, dommage pour les clients suivants). Je suis d’un con, des fois, je le sais bien. Je sais aussi que je ne remettrai jamais les pieds dans ce salon de coiffure, mais ça…

Je suis d’un con, certes. Mais j’ai observé un peu les gens qui m’entourent, et en matière de pourboires, on ne peut pas dire que je puisse compter sur eux pour me servir d’exemple à suivre. Si vous voulez mon avis, eux aussi sont complètement paumés sur le sujet.
Dans le genre cigale, j’ai une amie qui peut laisser 2 euros de pourboire juste pour un café commandé, qui a coûté lui 1,30 euros. Elle fait ensuite des yeux tout éberlués quand son banquier lui apprend qu’elle est dans le rouge dès le 12 du mois. Rafraîchissant, comme attitude.

D’autres, en revanche, ne laissent jamais le moindre centime, contents ou pas contents, parce que « c’est déjà suffisamment cher comme ça », « il/elle a déjà un salaire, non ? », « est-ce que moi je demande un pourliche quand je fais les photocopies ? Bon. ». Ah ouais, d’accord. Mais dans ce cas, faudra pas venir s’étonner ensuite si les serveurs mettent des plombes à servir un Orangina et si les coiffeurs qui loupent les balayages blonds californiens s’en tamponnent comme de leur première dent de lait. Puisque de toute façon, au final, ce sera kif-kif pour leur poche. (Ah, oui, évidemment, on pourrait parler du seul sens du travail bien fait par fierté, mais là, tout de suite, j’ai pas trop envie, en fait).

Je sais, j’ai des problèmes vraiment existentiels. Et encore, je ne voudrais pas me faire plaindre, mais je vous laisse imaginer ce qui arrive quand je cumule dans la même journée visite chez le coiffeur, virée au bar, resto entre potes ET rentrage en taxi. Ca s’agite tellement dans mes petits neurones que ça frôle la rupture d’anévrisme direct. Dur, quoi.
Allo Docteur Derek ? J'ai vraiment très mal à la tête, vous pouvez m'auscultez ? (Et puis après, on ira boire un verre.)

28 avril 2006

Ô Maje ô désespoir

ceintre_2Je reviens à l’instant de la vente privée organisée par NGR, qui regroupe jusqu’à dimanche soir les marques Maje, Stella Forest, Hartford et d’autres bidules dont j’ai oublié le nom. Franchement, c’est la première vente privée à laquelle je me rends, et j’ai été surprise dans le bon sens : pas de harpies en furie qui se ruent sur les vêtements, pas de cerbère mal-aimable à l’entrée, et quelques vendeuses presque serviables (oui, presque !).
Maje, j’aime bien. C’est joli, féminin, et aérien. Mais c’est quand même drôlement cher pour ce que c’est, non ? Trois bouts de tissus en voile et 2 boutons en nacre, hop, 120 euros ! Ouille ! D’où mon intérêt pour cette vente privée, bien entendu. Je m’y croyais déjà, j’imaginais faire le plein de jupons multicolores, de top en mousseline brodée, voire carrément – poussons le vice jusque là - me dégoter une jolie petite robette pour faire ma starlette à Paris-Plage cet été.
Ah, quelle naïveté ! Et quelle déception ! Bilan des courses : rien… enfin, rien de potable à mes yeux, disons. Y’avait bien une belle jupe en tricot bleu canard, assez raffinée, mais il ne restait que des tailles L ou XL, qui baillent de partout sur moi. J’veux bien être à la mode et porter du Maje, mais à 130 euros la jupe soldée, j’aime autant ne pas me retrouver cul nu dans la rue, quand même ! Ah oui, je suis peut-être exigeante, mais c’est comme ça.
Alors voilà. Tous mes efforts de fashionista radine n’auront pas payé aujourd’hui. Je suis déçue, déçue, déçue…

PS : Note spéciale à la vendeuse de pulls en pseudo cachemire au fond de l’entrepôt. Oui, tes pulls sont doux, mais quand même pas donnés. Oui, tu as lourdement insisté (avec toute ta panoplie de "ah mais c’est mêêêrveiiiillleux, regardez comme il vous tombe bien sur les épaules, bla bla bla…") pour que j’embarque un pull col V qui ne m’allait pas. Donc oui, je l’ai roulé en boule sur un autre stand avant de me faufiler discrètement vers la sortie. Fallait pas me gonfler comme ça…

1 mai 2006

Mes colloc’ amerloques

colloc_2

Suite au billet de Nadia à propos des affres de la collocation, je viens ici rajouter mon grain de sel en vous racontant mes déboires avec mes colloc’ américains.

Il y a environ trois ans, donc, je pars m’installer quelques mois à New-York pour y faire un stage. Ayant choisi de travailler dans une administration française, donc entourée de Français, je me dis que si je veux faire un tant soi peu de progrès "in inglich", mieux vaut que je me trouve un appart à partager avec des américains. Jusque là, très bien. La chose s’avère assez facile à réaliser, compte tenu du fait que les loyers new-yorkais coûtent au moins 3 smics, et que les collocations y sont monnaie courante pour pouvoir se permettre un appartement dans les quartiers sympas de Chelsea, East Village ou Brooklyn.
Me voilà donc fraîchement débarquée dans un beau building de l’Upper East Side, sur la 95ème rue, juste à la limite où ce quartier traditionnellement chic et bourgeois commence à se teinter de l’exotisme des communautés ethniques de "Spanish Harlem", au nord de Manhattan. J’habite l’appartement 16 C ("sixtine siii", en V.O.), au seizième étage donc, et je vais le partager avec C. une étudiante en médecine d’environ mon âge (25 ans à l’époque), et M. un avocat un peu plus âgé que moi. Un trois pièces, pour trois personnes, ça me semble bien. C’est bien sûr sans compter les boyfriend et girlfriend respectifs, qui squattent le terrain comme s’ils habitaient là à temps plein. En soi, rien de grave. Plus on est de fou, moins y’a de riz, comme disent les asiatiques. Sauf que en fait, si. L’appart n’est pas prévu pour héberger cinq personnes, et je m’en rends compte assez vite.

Déjà, le partage du frigo. Un vaste programme ! Comme je suis la dernière arrivée, on m’a assigné la partie du milieu, celle qui en somme n’est délimitée par rien, et sur laquelle tout le monde empiète sous prétexte que je suis seule à l’occuper, alors que eux sont deux, puisqu’en couple. Bonne pâte, je ne dis rien. Les considérations de ce genre me passent un peu au dessus de la tête. Mais peu à peu, il devient de plus en plus difficile de retrouver mon skimmed milk* et mes fresh vegetables* au milieu de leurs bouteilles de trois litres de soda, leur dizaine de flacons de sauces toutes plus mystérieusement colorées les unes que les autres, et leur reste de pizza à moitié mâchonnée. Parfois, c’est une partie de mon repas qui disparaît tragiquement, parce que quelqu’un l’a déplacée dans une autre zone du frigo, et que du coup, on considère qu’elle ne m’appartient plus. Fichtre… Se nourrir devient bigrement compliqué !

Autre lieu de pénitence pour moi, la salle de bain. Bouhhh ! Moi qui aime les baignoires reluisantes et les miroirs impeccables, je suis servie ! Partager la même salle d’eau à cinq et parvenir à conserver cet endroit un tantinet propre relève du parcours du combattant. Je pense même que toutes les bactéries de New-York se font des supers boums dans la cuvette de nos W.-C. Mais comme je ne suis pas non plus venue pour faire le ménage, je nettoie un chouia de temps en temps, et sinon, je ferme les yeux et je fais comme si je n’avais rien vu (moi ? non ! rien vu !)

Un soir, je me suis aperçue qu’ils ne mettaient pas de produit à laver dans le lave-vaisselle ! Ils lavent à l’eau chaude, ces ploucs ! Et ensuite, ils me regardent d’un air entendu en me disant "il faut bien rincer la vaisselle avant parce que le lave-vaisselle ne fonctionne plus très bien". Tu m’étonnes, tiens ! Je me suis bien gardée de leur dire quoi que ce soit, d’une part parce que je voulais pas faire ma prétentieuse qui sait tout (déjà que les Frenchies n’étaient pas les mieux vus, en ces temps de Guerre du Golf II et d’opposition Chirac-Bush), et d’autre part parce que je trouvais quand même ça franchement marrant de les voir rincer consciencieusement toute leur vaisselle avant de la faire laver.

Une autre fois, C. a invité une copine à elle. Je les entendais glousser dans sa chambre comme deux gamines. Et le soir, je me suis aperçue que le chien avait du vernis rose fushia sur les griffes. Fallait voir la touche qu’il avait, comme ça, le clébard ! M’enfin il avait l’air ravi, alors (et puis c’est  assorti à son petit manteau de pluie comme ça. Aaahh, la vie est bien faite, j’vous jure !).

Je vous passe évidemment tous les détails sur les réveils en fanfare à 8h le dimanche, parce qu’il y a cours d’aérobic sur une des chaînes du câble, et que c’est Suzanne Sommers en personne qui présente l’émission. Vous ne savez pas qui c’est ? Moi non plus, jusqu’à ce que je vois sa trombine et qu’elle me dise vaguement quelque chose. Elle a joué dans une série familiale sur M6 ("Une famille formidable", ou un truc dans le même goût). Ou bien les soirées squattage de télé dans le salon, avec moult pop-corn et cochonneries sucrées, pour ne pas louper ZE émission du moment, "Mister Personnality", une espèce de Bachelor à l’envers, où une nana doit choisir son futur mari parmi des candidats masqués dont elle ne voit jamais le visage, même lorsqu’ils s’embrassent. Le type que la Bachelorette aura choisi "pour sa personnalité et sa beauté d’âme" enlèvera son masque seulement devant l’autel le jour du mariage. C’est pas beau, ça ? Et attention… touche finale… pompon… cerise sur le gâteau… cadeau Bonux… c’est présenté par … Monica Lewinsky ! Mais jusqu’où iront-ils ?

Enfin bref, vous l’aurez compris, pour ce qui est de l’imitation Friends, on repassera, merci bien ! Surtout à la fin du mois, quand arrivent les factures, et qu’on doit les partager en trois, puisqu’il n’y a que trois noms sur le bail, alors qu’on est bel et bien cinq à utiliser l’eau, l’électricité, le câble et le téléphone.

J’ai vécu avec ces quatre roomates tant bien que mal pendant six mois, j’ai pesté contre eux, observé d’un oeil critique leur mode de vie (ce qui, d’un point de vue sociologique, a été absolument fascinant !), dégluti devant ce qu’ils avalaient pour le dîner, fouiné sournoisement dans leur armoire de toilette (bah quoi ?), je les ai entendu s’engueuler, chanter sous la douche ou faire l’amour… J’ai aussi ri à leurs blagues ou à leur tentative de prononciation du français, j’ai goûté les cocktails étranges mais délicieux qu’ils préparaient pour les soirées, je les ai accompagnés parfois au restaurant ou au cinéma, pour voir…

Et le jour de mon départ, j’ai été surprise mais émue de les voir tous me prendre chaleureusement dans leurs bras et de me dire combien ils avaient été content de partager momentanément la vie d’une petite française.
Cette expérience de la vie en collocation m’a fait réfléchir, et si je sais aujourd’hui que je préfère habiter seule, je sais aussi qu’on apprend beaucoup sur soi-même en vivant avec les autres, quels qu’ils soient. Rien que pour ça, merci à mes colloc’ amerloques !

11 mai 2006

Un jour mon prince viendraaaaaaa

coeur_1

On pourrait résumer ma vie sentimentale de ces derniers mois en trois mots : rien à signaler. Ou même en deux seulement : encéphalogramme plat. Y’a des périodes comme ça… Aucune rencontre intéressante, aucun copain de plus ou moins longue date qui se révèle soudainement hyper attirant. Rien, que dalle, zéro. Parfois, on se dit que ça fait du bien d’être un peu solo, de faire le point, de réfléchir, de faire des choses pour soi, de sortir avec les copines, de profiter. Et puis parfois, non. Parfois, on en a un peu marre d’être seule, justement. Je vais pas vous refaire l’éternel débat "célibat choisi ou subi, valeurs et limites, le profil de la France en 2006", on n’est pas là pour ça. Mais bon, quand même…

Et puis un jour, au moment où on s’y attend le moins, au moment où on a presque mis de côté l’idée de trouver sa deuxième chaussette (oui, cette métaphore est on ne peut plus romantique), on finit par faire une rencontre qui vient enfin nous tournebouler un peu la tête.

Dans mon cas précis, "rencontre" est encore un bien grand mot, nous n’en sommes qu’aux prémisses. Seul l’avenir dira si les discussions animées entre nous et les premiers fous rires partagés marquent "le début d’un bout de chemin ensemble", pour parler cucu-la-praline.

Bref, je ne m’emballe surtout pas comme une gamine avant sa première boum, et je suis certainement loin de vous envoyer un faire-part de mariage. Mais putain, qu’est-ce que ça fait du bien de sentir à nouveau les petits papillons dans le ventre, de se lever en pensant à quelqu’un le matin, de guetter les sms, et de se dire qu’on ne sait pas encore comment les choses évolueront, mais que la porte est grande ouverte devant tous les possibles.

Suite éventuelle au prochain épisode, si vous êtes sages… ;-)

26 juin 2006

Là, je sèche...

page_blanche_12Grand vide. Page blanche. Blackout. Je ne sais absolument pas quoi vous raconter aujourd’hui. C’est moche, hein ? A peine deux petits mois de blog, et déjà en manque d’inspiration. J’ai bien fait de ne pas faire journaliste après mon école de communication, parce que j’aurais eu du souci à me faire pour ma carrière.
Pourtant, doit y’en avoir, des idées de billets d’humeur, vu le nombre de journaux qui sortent chaque semaine ou chaque mois. Loin de moi la prétention de me comparer aux journalistes de Elle ou de Cosmo, hein, ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit.
Mais là, pffffiiooouuuttttt. Panne sèche. Enfin, non, pas panne totalement sèche non plus. J’ai plein idées, en vrac (très en vrac, même), mais pour l’instant, je ne me sens pas l’inspiration pour me lancer sur l’un ou l’autre de ces sujets mis de côté. Je suis un peu comme un diesel, pour continuer sur la métaphore de la panne d’essence : faut que ça chauffe doucement mais sûrement. Et parfois, ca ne veut pas chauffer.
C’est que c’est du boulot, un blog, hein ? Ca n’en a pas l’air comme ça, mais c’est quasi un second job à mi-temps.
Alors pour passer le temps, voilà quelques infos absolument pas indispensables, mais qu’est-ce que vous voulez, on peut pas faire du Proust tous les jours* !

film21- N’allez surtout pas voir "La Rupture", avec Jen’ et son nouveau mec. C’est absolument nul. Je ne m’attendais pas à du grand art, mais juste à passer un bon moment devant une comédie simplette et rigolote. Bah non. Tout est téléphoné du début à la fin, les mini-gags m’ont à peine fait esquisser un petit sourire de rien du tout, le générique de début fait has-been avant l’heure. Pas bien !
Heureusement que c’est la fête du cinéma et que je vais pouvoir me rattraper ce soir avec un autre film moins niais !

2- En surfant de blog en blog, je suis parvenue à retrouver le lien qui permet de savoir combien vaut mon blog. Attention, résultat (rrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrrr… roulement de tambour…) :


My blog is worth $7,903.56.
How much is your blog worth?

Bon, bah c’est pas si mal, pour un petit blog de deux mois d’existence, non ? Pas encore de quoi m’acheter l’appart de mes rêves, mais avec un peu de patience, ça devrait pouvoir se faire d’ici quelques temps (le "quelques" étant une notion assez vague, il est vrai…).

3- D’après mon hébergeur Canalblog, certains mots-clés qui ont conduit à mon blog sont :
- Francis Lalanne chansons débiles (je vois pas bien le rapport…)
- Strasbourg + stripteaseuse (ah… loupé !)
- fesses Thierry Henri (là ok !)
- jupe relevée cu nu (ah tiens ?) (NDLR : les fôtes sont d’origines, of course !)
- niche du chat (c’est conceptuel…)
- comment une fille embrasse un garçon (là faut s’acheter Jeune et Jolie direct, hein !)

4- Je n’ai toujours pas reçu mon nouveau catalogue La Redoute, alors que mon nom de famille commence avec un A, et que je suis toujours dans les prem’s à le recevoir. A tous les coups, c’est encore un de ces grouuummpppfffff de voisins qui me l’a chouré dans ma boîte aux lettres. Ca va chier dans les pétunias, c’est moi qui vous le dit ! C’est un sujet sensible, le catalogue La Redoute, on déconne pas avec ça !

Voilà, c’est tout pour aujourd’hui, parce que je dois quand même dire que j’ai un peu de boulot, à côté de toutes ces choses intéressantes que je viens de raconter.
Promis, la prochaine fois, ce sera plus inspiré !

(* Et je précise à toutes fins utiles que ceci est du second degré, je ne me prends pas encore pour la relève de Jane Austen, ou dans un autre genre, de Alix Girod de l’Ain, journaliste à Elle).

30 juin 2006

Considérations bloguesques diverses et variées

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Depuis deux mois que je tiens ce blog, je me surprends parfois à avoir des réactions inattendues. Parce que très souvent, au lieu de penser tout court (comme un certain René D. nous l'a appris, et je l’en remercie au passage, d’ailleurs.), je « pense blog ». C’est pas clair ? Je m’explique :

Les idées de sujet de billet
Ce que je vois, ce que j’entends, ce que je lis, ce que je pense, ce que je rêve… tout peut être matière à faire un billet. C’est hallucinant comme le moindre épisode de ma vie me fait penser tout bas « tiens, ca, je vais le raconter demain » ou « ça me donne une idée de chronique ».
Je me suis un peu calmée dernièrement, mais au tout début, j’étais gravement atteinte. Les idées arrivaient par camion remorque, et fourmillaient littéralement dans ma tête. Profitant de mes phases d’insomnies, je me réveillais parfois en pleine nuit, attrapais un papier et un stylo et notais en vrac tout ce que j’avais envie de raconter (et pourtant, les idées qu’on peut avoir vers 3 ou 4 heures du mat’ ne sont pas toujours bonnes à prendre !). J’avais même un petit carnet dans mon sac, au cas où je serais prise d’inspiration subite au beau milieu du bus ou dans la salle d’attente du dentiste.
Force est de constater que le soufflet est un peu retombé. J’aime toujours autant écrire ici, mais l’inspiration se bouscule moins au portillon ! (Et mettons aussi ça sur le compte du boulot multi-prises de tête ces derniers temps, un peu d’indulgence, bordel ! ;-) )

Le nombre de visiteurs du blog
Ca, c’est terrifiant. C’est une vraie drogue, je vous jure. Je clique au moins vingt fois par jour dans ma rubrique « statistiques » pour espérer voir le nombre de ceux-ci grimper en flèche. C’est une attitude un peu névrotique, je le reconnais, mais ça m’occupe beaucoup.
Au fur et à mesure de sa « popularité » grandissante, on voit grimper dans ses statistiques le nombre de visites par jour, et on est hyper déçu le jour où on fait moins bien que la veille. Ce qui est très con, parce que les visiteurs ont peut-être autre chose à foutre de leur journée que de venir quinze fois par jour sur votre blog. Et ça ne remet pas spécialement en cause l’intérêt qu’ils portent à vos textes.
Le pire, c’est le lundi matin. Comme je n’ai pas d’accès à internet le week-end (pour le moment), je me rue sur la rubrique stat’ comme un poney affamé sur une carotte moisie, pour voir à quel point les choses ont évolué en deux jours. Parfois, je suis ravie du résultat. Et parfois, navrée de voir que bon, bah, c’était un dimanche où il a fait beau, les gens n’étaient pas devant leur ordinateurs, sans doute… (on se trouve les excuses qu’on peut, hein ?).
Dites-moi que vous faites pareil, vous aussi ? Au moins au début. Hein, que je ne suis pas complètement frapadingue ?

Le nombre de commentaires laissés par ces visiteurs
Là, c’est comme à la roulette. On sait jamais sur quoi on va tomber ! Je suis souvent étonnée de voir que les sujets que je pensais complètement anodins peuvent parfois déchaîner les foules. Enfin, « déchaîner », entendons-nous bien : à mon stade, une moyenne de 15/20 commentaires est déjà un exploit. Alors quand je frôle les 35 com, ouhlalaaaa, mon cœur se met à palpiter dare-dare ! Vite, un médecin ! Docteur Carter ?

Les requêtes Google et mots-clés qui ont amené des visiteurs par ici
Je sais que c’est l’un des sujets favoris des blogueurs et blogueuses que je lis régulièrement. Il n’y a donc jamais rien d’original à s’extasier sur les demandes souvent déjantées des surfeurs du oueb. Seulement voilà, quand on s’aperçoit qu’un type a fait le lien entre notre blog et des mots comme « quéquette à l’air », ben, heu… on se pose des questions.

Les perspectives qu’ouvre la création d’un blog
C’est le plus beau de l’histoire. On a beau râler qu’un blog, ça sert à rien, que c’est une démarche égocentrique, que c’est rien que du virtuel, que c’est pour les geeks, blablablaaaaaaaa… ma petite expérience en la matière tend à me prouver le contraire.
Via un blog, on rencontre plein de gens, d’abord virtuellement, et puis parfois en vrai. On se fait aborder dans la rue, parce qu’un de nos lecteurs nous a reconnu(e). On se fait des potes, on crée des événements spécifiques autour de la blogosphère. On parle de nous dans la presse, ou même à la télé. On devient trend-setter ou leader d’opinion, et on se fait courtiser par les marques, qui ont fini par piger à quel point c’était pas con de se servir de ce nouveau phénomène. Parfois même, on trouve un nouveau job… Comme quoi, le virtuel et le réel ne sont pas si éloignés que ça...

Et vous donc ? Est-ce que vous aussi, vous avez eu vos phases "je blog donc je suis" ? Allez, faites-moi péter le compteur des commentaires, histoire que je puisse crâner un peu... ;-)

6 juillet 2006

Ebay dis-donc !

culotte_4

Ebay, moi, j’adore. Je suis carrément devenue accro, en un peu moins d’un an. Je pense même avoir contribué pour une bonne part au redressement économique de La Poste, avec tous les colissimos que j’ai pu envoyer ou recevoir. Faut dire que c’est addictif, ce truc.

Déjà, c’est le bon plan pour se débarrasser de ses vieilles nippes, ou se refaire une mini santé financière en revendant toutes les conneries achetées sur un coup de tête et jamais portées.
Ensuite, y’a des affaires à faire. J’y ai personnellement trouvé, en vrac : des ballerines Prairies de Paris so cute, un pull Comptoir des Cotonniers quasi neuf de la collection en cours, deux maillots Eres presque bradés, un sac cabas Vanessa Bruno à paillettes dans un ancien coloris que je kiffe ma race, et des produits de beauté ou de coiffure à prix défiants toute concurrence (j’ai refait ma gamme Kerastase pour moitié prix).
A côté de tout ça, Ebay, c’est aussi un gigantesque fourre-tout de gens de tous horizons, de tous âges. (Un peu comme les blogs, en fait). Le pire y côtoie le meilleur. On y croise des gens cools, sympas et polis… et aussi des pétasses. Dans le genre de celles qui envoient un message pour me dire « ta robe me plait, mais pas son prix. Je te la prends pour 5 euros. Alors ? ». Alors non. Point. Je vends pas une robe Caroll quasi neuve à 5 euros, faut pas pousser mémé, etc…

Mais faut quand même que je vous raconte la meilleure. Il y a quelques temps, je retrouve dans mes placards des culottes Dim non portées, achetées dans un élan de collectionnite de culottes colorées, mais qui ne me plaisent plus. Hop, illico mises en vente sur Ebay.
Une fois la vente conclue, message de l’acheteur pour me demander une remise en main propre. Ca me gonfle un peu, mais comme je suis dans un bon jour, j’accepte. Le mail est signé d’un prénom étranger que je ne connais pas, mais je présume (bêtement sans doute) qu’il s’agit d’une nana (un prénom qui se finit en A, y’a des chances, non ?).
Arrivée au point de rendez-vous, je guette les minettes en présence. Rien. Je me dirige alors vers une bonne femme un peu âgée, qui a autant de chances d’entrer dans mes culottes Dim que moi d’apprendre le péruvien en cours du soir. Passons. Je lui demande si c’est elle que j’attends, elle me renvoie dans mes vingt-deux mètres en m’aboyant que … (là, je n’ai pas compris la phrase, mais disons qu’elle ne devait pas avoir picolé que du Cacolac…).
Un peu ahurie, je m’éloigne d’elle, quand j’aperçois au loin un grand gaillard brun qui me fait des signes de la main. A ce stade, j’hésite entre le « mon acheteuse a eu un empêchement et a envoyé son mec à sa place pour récupérer les culottes » et le « ok, Marcel Béliveau ne m’aura pas, où est la caméra cachée, je ne me laisserai pas ridiculiser devant la France entière ».
Nan, en fait, j’ai pas le temps d’hésiter, le type s’approche d’un air timide, et me dit doucement « vous devez être étonnée de voir un garçon, non ? ». Meuhhh non, penses-tu, j’en ai vu d’autres !
Pas le temps de trouver une brillante réplique, le mec me tend mon billet de 20 euros (pas chères, mes culottes, hein ?), je lui tends son paquet, je m’apprête à lui faire un sourire poli de au-revoir-c’était-bien-sympa-quand-tu-veux-pour-d’autres-affaires-en-or, mais monsieur commence à me raconter sa life.
« Nan, mais en fait, ça doit te sembler étrange, alors j’t’explique. Bla bla bla… Je travaille sur un mémoire à propos de la lingerie, et j’étudie les comportements des gens par rapport à ça, bla bla bla… alors pourquoi tu vends des culottes sur Ebay ?... est-ce que tu trouves pas que… bla bla bla… ».
Ma patience a des limites, je regarde lourdement ma montre en disant que là, c’est pas tout ça, mais faut que je retourne bosser. Le type finit par me lâcher la grappe et on se sépare cordialement.
L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais franchement, vous vous demanderiez pourquoi je vous en fait des tartines ici, non ?
Ben oui. Parce que pas plus tard que le soir même, je reçois le message suivant :
(NDLR : dans un souci d’authenticité, les fautes d’orthographes et de grammaire ont été intégralement retranscrites ici).
Merci pour la vente de vos dessous. J'aime beacuoup !
J'espèreque ce méssage ne vous choque pas dans la
mesure où chaqu'un est libre de faire ce qui lui
plait. Je voudrais juste m'excuser de vous avoir menti
en prétendant que je mène une enquête de marché sur la
lingerie féminine alors qu'il en est rien de tout ça,
car j'ai été gêné.
En brèf, mes désirs ne sont pas ceux d'un "vrai
fétichiste" aimant la lingerie féminine mais plutôt un
fantasme occasionnel du moment . Je serai prêt à
acheter vos culottes d'occase, de préférence déja
portées la veille ou la semaine de la vente (càd non
passées à la machine).
Voilà en quelques mots ce que je souhaite réellement.
J'espère que vous serriez "ouverte" à ce genre de
proposition que j'avoue un peu bizzare.
Bien à vous et à bientôt!
Hum… alors comment te dire ? « Merci, mais non merci » serait assez approprié, je pense. Je n’ai donc pas répondu à cette offre très tentante, car je ne partage pas tout à fait les goûts de Monsieur.
J’aurais peut-être du, pourtant… Ca m’aurait permis de gagner des sous tout en m’épargnant de faire des lessives !

29 août 2006

Vacances, j'oublie tout (part I)

(Mieux vaut tard que jamais, je sais…)
tongs_4Cette année, faute de copains ayant les mêmes dates de congés de moi, et parce qu’il était hors de question que je glande durant tout l’été à Paname, j’ai décidé de sauter le pas, et de partir pour la première fois en vacances toute seule, comme une grande. Enfin, toute seule… c’est juste une façon de parler, puisque j’ai opté pour une formule UCPA, et que je me suis retrouvée avec pas moins de 80 autres personnes, dans un charmant petit hôtel au sud de la Turquie, à trois heures de route de Bodrum.
Pas très chaude au départ pour l’UCPA, j’en avais une idée assez ringarde et très surfaite d’acharnés de sport ou de sans-amis. Je révise un peu mes positions, c’est finalement assez sympa de retrouver des gens de son âge (bien qu’il y ait toujours des électrons libres dont on se demande comment ils ont pu atterrir ici) dans une ambiance conviviale détendue, et de surtout ne pas avoir à se prendre la tête sur les contraintes matérielles. Parfois, ça fait du bien de se conduire en bon petit mouton de Panurge et de suivre le troupeau, de ne pas réfléchir à ce qu’on mange, où et à quelle heure, à ce qu’on va faire pour occuper ses journées ou ses soirées. Sans aller jusqu’à suivre la règle du « maintenant, on rigole ! », comme s’il suffisait d’appuyer sur un bouton de télécommande, j’ai néanmoins trouvé assez plaisant le fait de se laisser porter le temps d’une grosse semaine, et de revenir en mode « colo de vacances » pour adultes.

A l’inverse de certains habitués qui partent plusieurs fois par an avec l’UCPA (l’ucèp, pour les intimes), j’ai eu le plaisir de découvrir les deux gros mythes qui ont fait la réputation de ce genre de club de vacances :
1- les activités sportives : m’y étant prise un peu au dernier moment pour l’inscription, j’ai opté par défaut pour le stage « VTT / Kayak ». Bon… à la base, j’étais contente, je me disais que ça allait me donner l’occasion de travailler un peu les bras, un peu les jambes, que j’allais rentrer à la fois bronzée ET musclée, donc canon, et que le VTT étant un truc de mec, y’avait des chances que y’ait un paquet de garçons dans mon groupe, donc peut-être dans le lot un potentiel prince charmant de vacances. Ca, c’était à la base.
VTT_1Une fois sur place… heu… comment dire ? Déjà faut-il que je précise une chose : le sport et moi, en temps normal, ça fait douze. Dans ce domaine, je suis croyante, mais pas pratiquante. Et ce n’est pas aujourd’hui que je vais changer d’avis. Qu’on ne me parle plus jamais de VTT, c’est clair ? Parce que les trois heures de rando sous le cagnard de midi, sur les chemins caillouteux et poussiéreux, je ne les souhaite à personne. Même pas eu le temps d’admirer le paysage tellement j’étais concentrée sur mes vitesses à passer et sur les bosses et les pierres à éviter. Quant à ces messieurs les supposés gentlemen, ils sont partis le feu au cul vitesse grand V, trop ravis de pouvoir rouler des mécaniques. Non, les gars, on avait dit « intensité sportive modérée » là, ça va pas du tout, ça !
J’ai fini la journée avec un mal aux fesses, je vous explique même pas… Pour la peine, j’ai boycotté la seconde grande rando VTT au profit d’une excursion en bateau dans les criques des alentours. Alors j’ai peut-être du me lever deux heures plus tôt que tout le monde, mais roupiller sur le pont avant du rafiot en écoutant le bruit des vagues, comme dit la pub, « ça n’a pas de prix »…

kayak_1Je pensais me rattraper sur le kayak. C’est vrai, le kayak, c’est peinard, suffit de pagayer un coup à droite, un coup à gauche, et on avance tranquillou. Hin hin hin… (expression laconique de mon désarroi le plus profond). Ce qu’on ne m’avait pas dit, c’est que le sud de la Turquie est connu pour son Meltem, vent de nord qui souffle tout l’été sur la mer Egée (ouais, même en vacances, on apprend des mots), et qui a choisi tout particulièrement la semaine de MES vacances à moi pour pousser des rafales force 7 et nous obliger à déployer des forces herculéennes rien que pour sortir de la crique où l’hôtel était placé. Ok, j’exagère un chouilla, mais autant dire que pour la petite promenade de santé que j’attendais, j’ai été servie. Rien à voir avec la gentille balade en barque au bois de Vincennes le dimanche !
J’ai fini ma semaine sportive sur les rotules, et je demande solennellement aux maquettistes des catalogues UCPA d’indiquer en gros sur leurs brochures qu’une semaine de congé est nécessaire au retour d’un séjour dans un de leur club. Autrement, c’est pas possible… 

2- le mono UCPA : Aaaaah, le mono UCPA… fidèle à tous les clichés : plutôt beau gosse, sportif dans l'âme, bronzage mono_1optimal, bonne tchatche, à l’aise en toute circonstance. Il sait s’entourer rapidement d’un harem de greluches, qu’il se met à appeler de petits surnoms ridicules pour éviter d’avoir à retenir tous les prénoms. C’est vrai, ce serait dommage, dans une semaine, une cargaison de nouvelles minettes arrive, et tout le boulot serait à recommencer. Pourquoi s’emmerder ?

Les greluches susmentionnées, quant à elles, développent, dès le deuxième jour environ, tout leur attirail de séduction dans le but d’attirer dans leurs filets l’un des monos tant convoités : panoplie de maillot échancrés, sourires Ultra-Brite, invitations à danser la salsa, suggestion de bain de minuit ou demande sur un ton faussement ingénu « et Cassiopée ? elle est où, la constellation de Cassiopée ? ».
A mon sens, tout ça mérite deux baffes, mais apparemment, la recette porte encore ses fruits. Sous nos yeux se joue un vrai feuilleton digne de Santa Barbara, en trois actes, avec crises de larmes, mensonges, trahisons, réconciliations, et tout le bordel ! Fascinant, je vous dis.

piscine_1Reste que malgré mes bleus, mes courbatures et mes regards en coin sur une gente féminine un peu pathétique et risible, j’ai passé de très bonnes vacances, j’ai quand même trouvé du temps pour glandouiller autour de la piscine, j’ai rencontré des tas de gens différents et très sympas, intéressants et cultivés. Des gens qui ne font pas de faute de français quand ils parlent. Ca fait un peu pétasse de dire ça, hein ? Je m’en fous, j’assume. Parce que moi, les « je vais au coiffeur » et autres « c’est le copain à ma sœur », ça a le don de me hérisser le poil puissance 12. C’est comme ça.

J’ai découvert aussi que partir toute seule procure une grande liberté. On peut s’inventer une toute nouvelle vie si on veut. J’aurais pu prétendre m’appeler Consuela, avoir 32 ans et être vendeuse de bonbons au poids sur les marchés du Périgord, personne n’aurait pu démêler le vrai du faux…

Malheureusement, de la Turquie, je n’ai vu que trois criques, un hammam et une station balnéaire de nuit, mais en même temps, soyons honnête, je n’y allais pas pour faire du tourisme culturel cette fois-ci, alors les fastes d’Istanbul et de sa cathédrale Sophia, ce sera pour une prochaine fois, avec joie !
Demain, si vous le voulez, vous aurez droit à mon escapade de trois jours à Copenhague, et à comment j’en viens à la conclusion que non, les danois ne sont pas des gens cordiaux et aimables.

21 septembre 2006

DIM-moi tout !

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Hier soir, le Publicis Drugstore célébrait les vingt ans de Dim Up, les célèbres bas auto-fixants de la non moins célèbre marque de lingerie Dim. J’ai eu la chance d’y être invitée par Thomas, en compagnie de la jolie blogueuse Deedee, et d’y passer un charmant moment en petit comité, à papoter et zieuter les potentielles V.I.P. avec mes deux acolytes, puisque les autres miss invitées par Thomas nous ont fait faux bond au dernier moment. Petit cocktail bobo-branchouille avec bulles, macarons, et cadeau promotionnel à la clé…

Bon, les garçons, on rentre la langue tout de suite et on arrête de baver. D’abord parce que ça dégueulasse tout par terre (yeeaaarkkk), et ensuite parce que oui, il y avait bien un défilé, mais que les hôtesses d’accueil n’étaient ni en string ni en porte-jarretelles. Désolée…

J’avoue qu’avec Deedee, on n’a pas franchement bien saisi le concept de la soirée au départ. Apparemment, une vingtaine de grands magazines féminins ont reproduit ce qu’ils conçoivent comme ZE silhouette Dim-up par excellence, réalisant ainsi un défilé de mode assez éclectique, tant au niveau des marques portées (Vanessa Bruno, Claudie Pierlot… ou André) que de l’époque représentée. Le tout présenté par Magloire, s’il vous plait (oui, bon, pas de commentaires désobligeants). Niveau V.I.P., pas grand-chose à se mettre sous la dent, si ce n’est une Chantal Thomas qui passait par là, et sans doute quelques grands noms de la mode que je n’ai pas su reconnaître.

Ce fut quand même l’occasion pour Deedee et moi-même de vérifier une information de taille (et accrochez-vous, ça vaut son pesant de Curly) : même sur une greluche ligne haricot vert, le Dim-up peut vous saucissonner allègrement la cuisse, et vous rendre aussi appétissante qu’un Justin Bridou à l’apéro. Si ça, c’est pas réconfortant, je sais pas ce qu’il vous faut, les filles ! Perso, moi qui ai toujours trouvé que les bas auto-fixants m’allaient aussi bien que des bigoudis à une mouche, je suis contente de voir que je ne suis pas un cas isolé.

DIMAprès quelques coupettes de bulles (faut ce qui faut !), Deedee et moi avons abandonné Thomas à une horde de top models en collants Dim (j’exagère un brin, ok) pour retrouver nos home sweet home respectifs. Avant de partir, remise du fameux gift-bag promotionnel contenant, je vous le donne en mille : des Dim-up ! Fallait bien que ça nous tombe dessus, vu le thème de la soirée. Ce sera donc l’occasion pour moi de réviser mes préjugés à ce sujet. En plus de mes nouveaux cisaille-cuissots, un t-shirt « 20 ans de Dim-up », et une jolie boîte toute rose remplie de carrés de chocolat décorés du logo de la marque (histoire d’être encore plus serrée dans mes bas, quoi !).
Non, n’insistez pas, c’est niet de chez « no way josé » : je ne me prendrai pas en photo dans ces délicates petites choses. Faut pas pousser mémé, etc, etc… ;-)

28 septembre 2006

En raison d'un grand manque de motivation, demain est annulé

calendrier

Jeudi matin. H-48 avant le week-end. Encore trop long.
Suis sortie tard hier soir. Donc fatiguée. Une seule envie : aller retrouver ma couette.
Boulot chiant en ce moment. Clients très casse-pieds. Se sont donné le mot pour tous me prendre le chou aujourd’hui. Suis pas trop d’humeur.
Temps grisouille. Va pas s’arranger. Tongs rangées bien au fond du placard. Commencent à prendre la poussière. Flippant.
Faim. Envie de chocolat. Faut pas, faut pas, faut pas ! … Oui, mais faim quand même.
Risque de ne pas pouvoir aller à Blog Party de demain soir comme prévu. Fait chier. Voulais voir / revoir / rencontrer certaines personnes.
Motivation proche du zéro absolu. Et encore. C’est beaucoup dire.

Pour toutes ces raisons, je décide exceptionnellement que demain n’aura pas lieu. Vous pouvez donc dormir peinards. Merci de votre attention.

P.S. : Pour toute réclamation, merci de vous adresser à quelqu’un d’autre.

18 octobre 2006

Le roi du poulailler (petite histoire de volatiles)

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Il fût une époque où je m’étais auto-persuadée que ma carrière professionnelle se jouerait dans le marketing des produits cosmétiques. Comme je suis du genre plutôt obstiné comme nénette, j’ai obtenu gain de cause pendant un temps, avant de (vite fait) mettre les voiles ailleurs.

Le truc marrant, dans ce type de boîte, c’est que c’est plein à craquer de greluches. Des gentilles, des vilaines, des grandes, des grosses, des moches, des petites, des blondes, des brunes, des vieilles, des connes, des binoclardes, des gravures de mode, des sacs à patates… mais bel et bien des greluches.
Ca, y’a pas à dire, niveau pouffiasseries, on est servi. Et je dis ça en toute amitié, je peux parfois faire preuve moi-même d’un degré de « pouffitude* » qui m’étonne au plus haut point.
(*NDLR : Pouffitude : nom commun féminin. Contraction des mots ‘pouffiasse’ et ‘attitude’. Se dit d’une personne qui aime « faire la fille » jusqu’à un niveau parfois exagéré).

Travailler avec des filles, c’est sympa. On assiste à un défilé de mode permanent (Ex : « Oh, t’as les derniers escarpins Mellow Yellow, ils sont trôôôôô bôôôôô »), y’a toujours quelqu’un pour nous tuyauter sur la date des soldes ou le dernier Spa à la mode, et on n’a plus besoin de chuchoter pour demander « quelqu’un aurait un Tampax ? ». Ca ricane, ça papote, ça ragote. Un vrai poulailler à l’heure de ponte.

Oui, mais…et les hommes dans tout ça ? Parce qu’il y en a toujours quelques uns qui sont venus se perdre (volontairement parfois) dans le tas, à leurs risques et périls. Là, si on schématise, deux types de spécimens se dégagent. Deux portraits radicalement opposés : l'homme invisible, et le playboy à deux escudos.

Le premier a généralement le sex-appeal d’un moule à gaufres. S’il a à la base autant confiance en lui qu’un adolescent acnéique à la veille de sa première boum, le fait d’être entouré de filles qui piaillent en parlant string, gloss et cellulite ne le rendra pas nécessairement plus à l’aise dans ses Converses. Voir même, ça lui foutra légèrement les pétoches, je dirais.
Il longe donc les murs en silence, genre courant d’air, et vous finissez par confondre son costard trois pièces avec le papier peint. (Ex : « – T’as pas vu Jérôme ? – Si, il est là, près de la photocopieuse. – Ah oui, pardon… »).

A l’inverse, si l’homme en question a plutôt la testostérone en ébullition au milieu de toutes ces minettes, il ne manquera pas de vous effectuer régulièrement la parade érotique du mâle en milieu tempéré. Par exemple, il débarque au milieu du bureau dans sa belle chemise Armani bien ajustée, fait son petit numéro de coq, lance des regards coquins et des sourires Colgate en rafales tout en racontant sa dernière réunion clientèle.

Une fois qu’il est bien certain d’avoir capté l’attention de tout son auditoire féminin (et qu’on a définitivement perdu le fil de nos calculs de pourcentages de parts de marché), il considère que sa mission est remplie, et il s’en retourne donc joyeusement vers son bureau, l’ego regonflé à bloc. Non sans avoir ponctué sa sortie d’une petite phrase destinée à bien montrer à son public que quand même, il en a dans le falzard, question virilité (Ex : « Bon allez, j’vais pisser un coup, et je monte voir ‘Boudina’ à la compta pour me faire rembourser mes notes de frais ».). La classe internationale, en quelque sorte.

Ah non, vraiment, on dira ce qu'on voudra : l'ambiance poulailler au boulot, c'est toute une culture à gérer. Prenez-en de la graine, mes petits poussins...
2 janvier 2007

Not to do list

not_to_do_1Nouvelle année : bonnes résolutions et motivation à toute épreuve. Hé ben, pas pour moi, merci bien et au revoir. Parce que je me connais un peu, et y’a environ 0 % de chance pour que j’arrive à m’y tenir. Alors pourquoi s’enquiquiner, hein ? Voilà donc ma liste de non-résolutions, pour changer un peu…

- Ne pas m’inscrire au club de gym, même avec tous les scrupules liés aux kilos de foie gras et chocolat avalés pendant les fêtes. Une fois le sentiment de culpabilité (et le fun de la découverte des machines de tortures bizarroïdes) dissipés, je sais pertinemment que je n’y mettrai plus les pieds passé le 31 janvier. Ça fait chère la résolution.

- Ne même pas, MÊME PAS, oser murmurer le début de la phrase « si, si, si, cette année, je saurai être raisonnable pendant les soldes ». Parce que bon… quand même… c’te blague, quoi !

- Arrêter de me donner bonne conscience en achetant des légumes verts, puisque de toute façon, ils finissent systématiquement moisis au fond du frigo, par manque d’envie de cuisiner ce genre de truc le soir en rentrant du boulot. En même temps, ça m’arrange : j’ai toujours trouvé ça chiant, les haricots verts et les courgettes…

- Continuer à faire la gueule à mes plantes vertes. Elles aiment pas l’hiver ? Bah moi non plus. Mais c’est pas une raison suffisante pour se foutre à poil en perdant toutes leurs feuilles, je trouve. C’est d’un mesquin, cette attitude, franchement ! Puisque c’est comme ça, on se recausera au printemps, quand elles auront fini leurs caprices.

- Comme tous les ans, me dire que je dois impérativement changer de mutuelle, d’opérateur téléphonique et d’adresse sur ma carte d’identité ; me faire mensualiser pour les impôts et l’électricité ; trouver l’adresse d’un nouveau coiffeur qui connaisse le sens de « blond retour de vacances au soleil » ; faire vacciner le chat, et trier mes papiers plus souvent que tous les six mois. Et puis comme tous les ans, me dire que ça fonctionne finalement pas si mal comme ça, alors bon… On verra en 2008, non ?

Et vous, cette année 2007, vous la sentez comment ? Des projets, des envies, des (non) résolutions ?

8 janvier 2007

Derrière le rideau

cabines_2Je ne vous apprends rien en vous révélant que mercredi, c’est le coup d’envoi des soldes d’hiver. A nous les achats compulsifs, la jungle impitoyable des fashionistas, et le compte en banque dans le rouge.
Au milieu de ce parcours d’embûches qu’est la quête du vêtement adoré, il y a une terrible étape à franchir, capable de décourager les plus motivées : l’épreuve de la cabine d’essayage.

Après avoir rassemblé les « cinq articles maximum en cabine », après avoir fait généralement la queue pendant des plombes, après avoir failli laisser tomber huit fois en se demandant si on a réellement besoin de ce douzième jean (et conclu que oui), on pénètre dans un univers parallèle un peu hors du temps, où tout un petit monde se côtoie de près sans se connaître, se juge du coin de l’œil, partage des bribes de conversations passionnantes (« tu trouves pas que ça me fait un gros cul ? ») et des odeurs révolutionnaires de chaussettes humides et de transpiration rance (attention, minute glamour).

Chacune s’approprie alors « sa » cabine, espace ô combien réduit qui va devenir son petit chez-soi le temps de l’essayage. Vite, vite, se déshabiller pronto pour pouvoir enfiler les petites merveilles dénichées. Hop, le manteau ! Zou, l’écharpe ! Ouste, les trois pulls barrière anti-froid ! Ben oui, mais je les colle où, mes fringues à moi ? Parce que là, je m’interroge : pourquoi s’obstine-t-on à ne mettre dans ces foutues cabines que deux pauvres portemanteaux ? Ou mieux, quatre portemanteaux, mais tout pourris, qui permettent à peine d’accrocher un cintre, ou qui font que tout ce qu’on y entasse se casse immanquablement la gueule par terre en moins de deux. Et tant pis pour mon top blanc que je voulais garder nickel. Y’a un souci, quand même, ou je rêve ?

Dans ce cas de figure, deux écoles de pensées :
1- le tout-roulé-en-boule-jeté-dans-un-coin : simple, rapide, certes efficace, mais pas forcément compatible avec tout type de fringues (le top blanc en question, par exemple) ou de boutique (sol d’aspect plus que douteux, jonché de vieux cheveux et de poussière)
2- le plié-rangé-tout-remis-sur-cintre : plus classe, évidemment, mais prend un temps fou. Le genre de truc qui vous fait ressortir de la cabine quatre heures après tout le monde, avec limite l’air de dire « je vous emmerde » aux autres clientes hystériques dans la file d’attente.
Chacune son truc, bien entendu…

Je passe rapidos sur les éclairages blafards qui nous donnent toute la bonne mine d’un navet mal cuit, les cabines tellement exiguës qu’on en ressort pleine de bleus à force de s’être cognée partout, ou les put… de système de cintre pour soutien gorge, qui personnellement me rendent maboule (vous avez déjà pigé comment ça marchait, ce truc là, vous ?).

Parfois, le rideau est à peine suffisant pour pouvoir se déshabiller sans être vue. Question d’économies de tissu, sans doute. Résultat, on passe plus de temps à vérifier qu’on ne se fait pas mater de l’extérieur qu’à s’admirer dans ses fringues. Ce qui est complètement crétin, car les autres nénettes en présence sont inévitablement plus occupées à checker leur popotin à elle dans le miroir qu’à tenter d’apercevoir le notre par les deux centimètres de rideau qu’il manque.
Seule exception : le pauvre type qui se fait traîner par sa copine depuis trois heures dans toutes les boutiques, en train de poireauter patiemment devant la cabine de sa belle au cas où elle lui demanderait « le même en 40 », et qui pourrait bien laisser fureter ses petits yeux, histoire de passer le temps agréablement.

Le must, à mon sens, c’est quand le miroir est à l’extérieur de la cabine. Non mais franchement, c’est quoi ce délire ? Le mec qui a osé mettre en place ce concept est tout simplement un gros sadique, doublé d’un pervers. Je ne vois que ça. Parce que bon, admettons que j’ai réussi à boutonner mon jean slim taille 36 dans lequel je voulais absolument rentrer. Faut maintenant voir si je ressemble à Kate Moss ou à Kate en moche. Et pour ça, pas de doute, faut que je me traîne jusque devant le grand miroir, tout là-bas, au fond. Ce qui veut dire que si j'ai le look d'un boudin saucissonné dans ce jean, tout le monde va s’en apercevoir.
Je passe une tête derrière le rideau de ma cabine. Personne à droite ? Personne à gauche ? La voie est libre, je fonce. C’est généralement quand je commence à me jeter un coup d’œil dans la glace qu’une nuée de sauterelles acheteuses débarque en frétillant. Or moi, m’admirer sous toutes les coutures devant d’autres personnes, c’est un truc que je n’ai jamais su faire. Ne reste donc plus qu’à me rapatrier les miches plus vite que ça dans ma petite cabine sans miroir, et à me décider sur un coup de poker si oui ou non, ce jean me va.

Bon là, je veux qu’on m’explique, merde. Pourquoi c’est si compliqué ? Y’aurait pas un gars qui se serait dit « on va leur rendre la tâche la plus difficile possible, juste histoire de voir à quel point elles sont accros aux fringues, et au bout de combien de temps elles craquent » ? Bien possible…
Le pire, c’est que même avec les cabines d’essayages les plus nazes du monde, on aura toujours des files d’attente de huit kilomètres le samedi après-midi devant les cabines de chez Zara et Kookaï. Un peu masos ? Non, juste shopping-addicts…

29 janvier 2007

Et c'est le temps qui court

temps_1Est-ce que la personne qui s’amuse à accélérer le temps pendant les week-ends peut arrêter deux secondes de jouer, s’il vous plait ? Parce que j’voudrais pas avoir l’air de tout ramener à moi, mais ça devient un peu pénible, là, quand même.

Tous les dimanches soirs, je me refais invariablement le même sketch de la fille over-débordée qui n’a pas fait le quart du cinquième de ce qu’elle voulait faire, et dont la "to-do list" reste aussi longue que le ticket de caisse de courses Auchan d’une famille de six mouflets. Pour commencer la semaine avec l’esprit alerte et vif, je vous laisse imaginer, y’a pas mieux.

Je suis perplexe. Comment est-ce matériellement possible que ces deux derniers jours aient compté chacun vingt-quatre heures. Personnellement, je refuse d’y croire. C’est inenvisageable. Donnez-moi des preuves.

Ou alors, je vis dans une faille spacio-temporelle (FSP) ultra sélective, qui me bouffe la moitié de mon week-end, mais me laisse peinarde le reste de la semaine. Et là, forcément, je ne suis pas d’accord. Parce que moi, personne ne m’a demandé mon avis, mais quitte à avoir une FSP sur le dos, j’aimerais autant qu’elle me squatte les lundis et mardis. Juste histoire de faire passer les débuts de semaine plus vite et de me foutre la paix avec mes grasses mat’ du dimanche.

Ca vous fait ça aussi, cette impression délirante que le temps défile à vitesse supersonique quand on aurait envie de le prolonger doucement ? Et à l’inverse, de jouer les prolongations deux fois plus longtemps quand on préfèrerait finir la journée fissa ? Parce qu’entre nous, et complètement au hasard, le lundi à 10h30, la journée parait toujours bien plus looooooongue que le samedi à la même heure.
Alors ? C’est quoi ce souk ? C’est encore Marty McFly* qui a fait mumuse avec sa Delorean magique ? Ah ces mecs, tu leur mets une belle voiture entre les mains, et ça vire au grand n’importe quoi … !

Hé ben oui, cette note est complètement décousue. Je l’admets volontiers. J’ai pas vraiment eu le temps d’y réfléchir, à vrai dire. Mais si vous voyiez tout ce que j’ai encore à faire cette semaine… … … mazette, j’y cours !

* référence cultissime à « Retour vers le futur ».

21 mars 2007

Beauty Lab’ (note où il est un tout petit peu question de pub… mais à peine)

labo_2Bien. Nous y voilà. Comme bon nombre de blogueuses, j’ai reçu dernièrement plusieurs produits cosmétos à tester. Consciencieuse et appliquée, j’ai donc réalisé une étude très poussée sur un échantillon absolument pas représentatif de la population, constitué de « moi ».
L’heure du verdict a sonné. (Et ne criez pas au scandale comme ça, parce que je vous entends de là, quand même : c’est pas parce qu’on m’offre les produits que je vais nécessairement en dire du bien. Ben non. Vous, quand on vous fait un cadeau, ça arrive qu’on tombe à côté de la plaque et que ça vous plaise pas du tout ? Ben là, pareil. Donc : objectivité.)

Ah oui, les mecs, vous pouvez passer votre tour sur ce coup-là, c’est pas aujourd’hui qu’on va causer bagnoles, sport et nichons. Et à première vue, c’est pas demain non plus, j’ai envie de dire. Mais bon, on est sur un blog de fille, oui ou oui ?

Pomme pomme girl

pomme_2La toute dernière trouvaille de L’Occitane fleure bon le doux parfum de pomme-amande. Enfin, en théorie, et si en en croit la pub. Parce que j’ai eu beau chercher, renifler, sniffer les produits de la gamme sous toutes les coutures, je n’ai pas retrouvé les odeurs de mon petit pot de colle Cléopâtre qui sentait si fort l’amande, et avec lequel je me shootais en toute légalité (bravo la police) sur les bancs de l’école. Mais pour la pomme, ça oui, on y est. Et bien, même. Belle impression de se promener en permanence dans un verger normand. Ce qui est dépaysant, pour une citadine comme moi. Même plus besoin de partir en week-end à Deauville. (Premier bon point : économies en vue).

Niveau utilisation, rien de révolutionnaire (mais en même temps, c’est pas ce qu’on leur demande) :
L’huile démaquillante démaquille, pour peu qu’on n’y soit pas allé à la truelle sur le fond de teint. Perso, j’ai du pot, je n’utilise quasiment que de la poudre et du blush, mais je ne suis pas certaine que ce truc décrasse à fond la peau en fin de journée autrement. La texture est plutôt chouette, puisque l’huile (dont on n’a pas forcément envie de se tartiner la frimousse au départ) se fond en lait au contact de l’eau. Mieux, déjà, non ? En revanche, ou bien je ne suis pas douée de mes mains, ou bien le flacon-pompe est très mal foutu, mais j’en fiche la moitié par terre à chaque pression sur le truc. Faut qu’on m’explique.
occitaneLa compote exfoliante est un délice. Déjà, le terme « compote », ça me fait fondre. La texture est « crunchy » juste ce qu’il faut pour ma petite peau délicate. Mais j’avoue ne m’en être servie qu’une seule fois pour le moment. Ben oui, je rentre de vacances, je suis encore légèrement dorée, c’est pas pour gommer tout ça vite fait bien fait à grands coups de grains exfoliants. Je veux bien me sacrifier pour la cause, mais y’a des limites, merci bien. On parle de pommes, ici, pas de poire. :)
Le tonique de cidre, en soi, est agréable : frais, léger et tonifiant (ce qui tombe assez bien, pour un ‘tonique’, en fait). Mais perso, c’est un peu le geste de trop qui me gonfle. Alors je veux bien faire un effort sur ce coup-ci, parce qu’il est sympa et qu’il est déjà dans ma salle de bain, mais en règle générale, ben, les toniques, c’est niet.
Enfin, le Concentré Velours, sensé parfaire notre teint de reine après tout ce rituel, joue plutôt bien son rôle. Texture chantilly, fini mat et velouté : tout bon. SAUF que la peau tiraille rapidement si, comme moi, vous l’avez plutôt sèche au départ. A garder pour les beaux jours, donc.

Mon-avis-à-moi-qui-ne-vaut-rien-que-ce-qu’-il-vaut : Une jolie gamme, un packaging rétro à croquer, une odeur douce et fruitée (même si l’amande s’est barrée en cours de route) et une utilisation plutôt agréable. Adopté.


Take CARE of yourself

care_pubAprès la mode, Stella McCartney s’attaque au domaine de la beauté avec une nouvelle ligne de soin totalement bio baptisée « Care ». Bon, le bio dans les cosmétos, c’est pas tout nouveau, faut dire ce qui est. Nombre de marques ont déjà (tenté de) percé(r) sur ce créneau de plus en plus porteur. La Stella en question, elle explique dans un article de Elle qu’elle a créé cette gamme de soins car elle ne voulait pas mettre n’importe quoi sur la peau de son bébé après sa naissance. D’où ces produits aux extraits végétaux biologiques et sans agents pétrochimiques ou silicones.
Stella, ma grande, je te suis parfaitement dans ta démarche, mais alors dans ce cas, pourquoi avoir choisi un parfum tellement prononcé pour tes élixirs et ta crème aux 5 bienfaits ? Parce que bon, perso, j’aime plutôt bien l’impression d’avoir reçu un grand bol d’herbes fraîches sur la tronche, mais question odeur, y’aurait de quoi en faire flipper certains. Même mon chat a eu des hauts le cœur en sniffant le truc. Bon, j’admets, mon chat, c’est pas une référence, mais si lui s’est cassé en courant, j’ose pas imaginer le résultat sur un bébé tout innocent.
Care_kit_d_couverteQuestion texture, ça se discute. La crème est top. Les élixirs nourrissants et éclat-jeunesse, en revanche, poissent un peu. Et puis « nourrir », ok, mais si c’est pour avoir le look du phare d’Alexandrie et luire pendant deux heures même en pleine nuit, je ne suis pas sûre que ça vaille le coup.

Mon-avis-à-moi-qui-ne-vaut-rien-que-ce-qu'il-vaut : Ben désolée Stella, je t'aime bien, mais au bout du compte, tes produits, I don't really CARE... Surtout vu le prix de ouf ! 69 euros le flacon, faut pas déconner, quoi...

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